Les enfants peuvent rester à la maison, ce jeudi 17 et ce vendredi 18 décembre. C'est le Premier Ministre qui l'annonce. L'objectif est de réduire le risque de contamination au Covid-19 avant les fêtes. En Côte d'Or, les principaux concernés sont plutôt surpris par cette annonce.
Ce 15 décembre, Jean Castex a appelé les parents à "ne pas amener les enfants à l'école jeudi et vendredi". La mesure est notamment destinée à permettre un "autoconfinement" d'au moins une semaine, pour éviter que les personnes fragiles ne soient touchées par la Covid-19. Les fêtes de Noël sont en effet à risque, en raison des inévitables rassemblements en famille.
Les élèves de Côte d'Or sont partagés, comme ceux du lycée international Charles-de-Gaulle à Dijon. Il y a ceux qui ne sont pas au courant, mais qui y trouvent un avantage. "C’est important d'aller en cours, mais si on peut les rater pour aller voir la famille, je suis prêt à m’autoconfiner pendant une semaine", dit un lycéen en riant. D'autres sont eux aussi contents, sans forcément comprendre le but de cette mesure, mais ils se rendent vite à l'évidence. "C'est bien de rater deux jours pour pouvoir après célébrer Noël, mais c’est plutôt ma mère qui sera pas d’accord, donc je serai quand même en cours jeudi et vendredi", ajoute cette autre lycéenne.
L'idée est bonne, car il faut se protéger du virus mais j’ai quand même l’impression qu’il y a des règles qui nous sont lancées comme ça, qu’on tâtonne.
Pour les parents, c'est plutôt l'embarras. Selon eux, la mesure est bonne sur le fond, mais pas sur la forme. C'est le point de vue de cette mère de famille : "Mon enfant est au lycée, il peut se garder tout seul, alors pourquoi pas. C’est peut-être une bonne idée, mais je n'étais pas du tout au courant, c’est une surprise. Deux jours, est-ce que ça change vraiment quelque chose ?" Quelques rues plus loin, ce père de quatre adolescents partage le même avis : "L'idée est bonne, car il faut se protéger du virus mais j’ai quand même l’impression qu’il y a des règles qui nous sont lancées comme ça, qu’on tâtonne. Je ne vois l’utilité de la mesure que pour les adultes ou les enfants qui peuvent se garder à la maison. Et puis, se préparer en deux jours, je ne vois pas l’intérêt."
Sentiment d'improvisation
Dans les établissements scolaires, les responsables ne semblent pas moins surpris. Le directeur du groupe scolaire Saint-Joseph la Salle à Dijon déplore "une information tardive". "On n'a rien pour le moment qui émane du Ministère de l’Education Nationale ou du Rectorat", poursuit Laurent Pichot ce mardi. Dans cet ensemble scolaire, les cours continueront normalement pendant ces deux jours : "Si on lâche des adolescents dans la rue le 17 et le 18, il y a plus de chances qu’ils se contaminent à l’extérieur que dans l’établissement." Le directeur suit ainsi les préconisations du conseil scientifique. Les experts indiquent que les cours peuvent se poursuivre comme d'habitude. Les chefs d'établissements doivent pendant ces deux jours, renforcer les gestes barrière ou instaurer une "tolérance", pour les absents. C'est finalement la première solution qui a été choisie. Il a dû communiquer auprès des parents, compte tenu de rumeurs sur les réseaux sociaux.
Le directeur précise que beaucoup d'élèves et d'étudiants souhaitent continuer les cours, "la période du confinement ayant déjà été très dure pour eux". Que faire alors s'il y a des absences ? Pour ce qui est de son établissement, le directeur indique que dans "des cas particuliers ou des situations de danger, comme des familles avec des personnes vraiment malades, on saura faire preuve d’indulgence". Quant aux autres élèves qui viendraient à être absents, leurs parents doivent alors en avertir la direction. Le Ministère de l'Education Nationale doit envoyer une note aux rectorats, afin d'officialiser cette annonce.