Côte d’Or : la suppression du « TER des lycéens » fait polémique dans la vallée de l’Ouche

Depuis novembre, face à la baisse de fréquentation constatée, la région Bourgogne Franche-Comté a revu à la baisse le nombre de TER circulants. Dans la Vallée de l’Ouche, un collectif d’usagers demande le retour d’un train qui transportait les lycéens jusqu'à Dijon.

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Ce lundi 18 janvier, ils sont plusieurs dizaines de passagers debout dans le Train Express régional après un arrêt en gare de Malain (Côte d’Or). Un peu plus encore après avoir accueilli les passagers en gare de Lantenay. Sur des vidéos tournées par des usagers, aucune place libre. On voit des bagages entassés et des passagers contraints de rester debout sans possibilité de respecter la distanciation sociale recommandée en période de crise sanitaire. 

"Par rapport à d'autres jours, il n'y a pas trop trop de monde. Mais on est quand même pas mal serrés" constate pourtant une lycéenne. Autre bonne nouvelle, ce lundi, le train n'a que 3 minutes de retard. Cela peut être beaucoup plus certains jours. 

 

Car depuis le mois de novembre, en raison de la baisse de fréquentation des trains express régionaux (TER) constatée pendant la crise sanitaire, le conseil régional de Bourgogne Franche-Comté a décidé d'adapter à la baisse son plan de circulation des trains. Dans la région, une centaine de trains a été supprimée sur 570. C'est le cas du TER 891903. Du lundi au vendredi il partait des Laumes à 6h39 pour arriver à Dijon à 7h24 avant de prolonger vers Is-sur-Tille. Il desservait au passage les gares de Thenissey, Verrey-sous-Salmaise, Blaisy, Malain, Lantenay et Velars-sur-Ouche. 

 

Un TER supprimé et de nouveaux arrêts mis en place

Après protestation de certains usagers, des arrêts supplémentaires ont ensuite été ajoutés dans la plupart des gares concernées. Un train en provenance de Laroche-Migennes qui passait jusqu'ici sans marquer l'arrêt dessert désormais ces communes. Mais il circule un peu plus tard dans la matinée.

Ce lundi, c'est donc à 7h37 que Leila et les autres passagers, en grande partie des élèves, arrivent en gare de Dijon. Pour la plupart des élèves, il faut ensuite prendre un bus ou un tram pour rejoindre la plus vite possible leurs établissements scolaires. Difficile pour Leila, lycéenne au Lycée Montchapet à à peine plus de 2 kilomètres, d'être à l'heure au début des cours à 7h55. C'est même impossible dès que le train est en retard. Et c'est assez fréquent selon la jeune femme. "On ne sait jamais si on va arriver à l'heure. C'est un peu frustrant."

"Les lycéens, les apprentis, c'est leur seul moyen de locomotion. Ils n'ont pas de voitures. C'est un service public. On est aussi là pour défendre çà".

Sylvie Lévèque-Farnault, membre du collectif d'usagers

Une pétition lancée

Depuis la mise en place des changements d'horaires, un collectif d'usagers s'est mis en place. Le train supprimé "est certainement le plus fréquenté des 3 trains quotidiens du matin" desservant les gares de la vallée explique une usagère. Elle dénonce également des heures d'arrêts annoncées "approximatives et variant d'un jour à l'autre", des "suppressions de trains sans motifs", la "sur-fréquentation" de rames renforcée par un nombre plus important de cyclistes. En début et en fin de semaine, il faut aussi compter avec les lycéens internes et leurs bagages. 

Sylvie Lévèque Farnault est membre du "Collectif d'usagers contre la suppression des Ter sur la ligne Les Laumes/Dijon". Elle a récolté une trentaine de signatures pour une pétition et affirme que les maires des communes concernées soutiennent le collectif. "Les lycéens, les apprentis, c'est leur seul moyen de locomotion. Ils n'ont pas de voitures. Cela veut dire que ce sont les parents qui sont obligés de les emmener. C'est un service public. On est aussi là pour défendre çà".

Au delà de la suppression de ce train, le collectif dénonce une dégradation plus large du service sur cette ligne. "Les gens en ont marre de ces suppressions de trains, de ces retards quotidiens." Sylvie Lévèque-Farnault cite en exemple le 19 décembre dernier, veille des vacances de Noël. "Tous les trains du soir pour retourner dans notre campagne ont été supprimés. Les enfants ont pris le train de 20h33 alors que les trains de 17h33 ou 18h33 ont été supprimés" sans explications. 

Des usagers privilégiés ? 

Du coté de la région, la grogne des usagers de la vallée de l'Ouche semble agacer Michel Neugnot, vice-président (PS) du Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté en charge des transports. "J'entend dire que ce serait une manoeuvre de la région et de la SNCF pour supprimer des trains. Je m'inscris en faux contre celà. Nous avons un plan de transport qui est adapté à la crise et que nous appliquons sur toute la Bourgogne Franche-Comté avec une équité de traitement". Les horaires habituels seront rétablis à la sortie de la pandémie. 

L'élu souligne aussi qu'avec 3 aller-retour quotidiens proposés, les lycéens de la vallée de l'Ouche figurent plutôt parmi les plus favorisés. Dans la plupart des communes de Bourgogne Franche-Comté, la règle est plutôt d'une aller-retour quotidien par bus et à un horaire imposé. 

Les collectif d'usagers sera reçu au conseil régional ce mercredi 20 janvier. 

(Re)voir le reportage avec les usagers du TER

Reportage signé Valentin Chatelier, Rodolphe Augier et Margaux Martin 

 

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