À partir de ce mercredi 4 novembre, près de 70 % du trafic habituel des trains à grande vitesse est à l'arrêt. En Bourgogne, cela se traduit par la suspension de plusieurs dessertes, comme à Montbard. Mais la levée de boucliers de nombreux élus s'est avérée payante. Rappel des faits.
C'est la nouvelle qu'attendaient de nombreux élus et usagers du TGV Montbard-Paris. Ce mercredi 4 novembre, c'est le secrétaire d'état auprès du ministre chargé du tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne qui l'a annoncé.
Dès le lundi 9 novembre, il sera possible d'effectuer le trajet entre Montbard et Paris dès 8h. " Après avoir échangé avec la direction de la SNCF, je me réjouis de la décision de Jean-Pierre Farandou maintenant une desserte quotidienne de la gare de Montbard pendant cette période de confinement " explique le ministre. Une décision qui fait suite à de nombreuses négociations entre les élus du territoire et la SNCF.
De son côté, la SNCF explique avoir adapté son offre de transport après avoir observé l'évolution de la fréquentation en Bourgogne-Franche-Comté.
Deux allers-retours quotidiens permettront de faire le trajet Montbard-Paris, en dépit des restrictions annoncées.
70 % du trafic normal suspendu
C'est à partir de ce mercredi 4 novembre que débute la réduction du trafic des trains à grande vitesse annoncée par la SNCF. 30 % du trafic habituel sera assuré. La Bourgogne n'échappe pas à ces décisions. Pas moins de cinq allers-retours quotidiens entre la Côte-d'Or et Paris ont été suspendus.
Plusieurs élus de la haute Côte-d'Or n'ont pas manqué de réagir.
" J'apprends ce matin que la SNCF a décidé de ne maintenir que 2 allers TGV pour Paris depuis Montbard : 9h39 et 14h04 et 2 retours : 6h51 et 17h22 " réagissait le lundi 2 novembre, Yolaine de Courson, députée (LREM) de la quatrième circonscription de Côte-d'Or.
Un problème majeur pour la centaine de navetteurs qui effectuent, en temps normal, le trajet quotidien pour aller travailler en région parisienne. François Sauvadet, président (UDI) du conseil départemental de Côte-d'Or " s'insurge " contre la décision de la SNCF : " La SNCF doit proposer une véritable solution d’aller-retour permettant aux usagers qui partent de Montbard de se rendre à Paris pour y travailler, avec une amplitude horaire compatible avec une journée de travail ; ce qui n’est plus le cas avec ces annulations. "
Je m’insurge contre la décision @SNCF de supprimer 75 % des #TGV.
— François SAUVADET (@sauvadet) November 3, 2020
Bien que le #télétravail soit la règle, il est incompréhensible de sanctionner ceux qui n’ont pas d’autre choix que le train pour aller travailler.
9h39 : 1er TGV #Montbard - #Paris.https://t.co/1faV4UJADx
Des trajets jugés incompatibles avec les besoins des navetteurs
Dans les faits, les TGV de 7h03 et 8h01 ne sont plus disponibles. Pour se rendre à Paris il faut alors prendre le premier TGV de la journée à 9h39 (arrivée 10h43).
Dans le sens inverse, les TGV de 16h52 (arrivée à Montbard à 17h54) et 18h52 (arrivée 19h55) sont supprimés. Le dernier TGV de la journée permet de quitter Paris à 17h22 (arrivée 18h22 à Montbard).
Ainsi un aller-retour en TGV dans la journée permet de passer la journée à Paris entre 10h43 et 17h22. Pas suffisant pour effectuer une journée de travail selon les élus.
Pour l'heure, la SNCF n'a pas encore communiqué sur les modifications précises apportées par région. Seul un communiqué national évoque la réduction de 70 % de l'offre habituelle de trains à grande vitesse (TGV, INOUI, OUIGO). La société précise toutefois que cette " réduction de l’offre doit permettre de continuer à assurer les déplacements essentiels " et précise que " des adaptations supplémentaires pourraient être mises en oeuvre dans le courant de la semaine prochaine ".
Les élus craignent que la " suppression " suive la " suspension "
Plus que ces suspensions ponctuelles, les élus craignent qu'elles ne se transforment en une suppression totale de l'arrêt à Montbard. Plusieurs élus de la Haute-Côte-d'Or, Laurence Porte, la maire (DVC) de Montbard en tête, ont adressé un courrier en ce sens à Jean-Pierre Farandou, le président de la SNCF. Ils lui demandent un engagement " formel " sur " la reprise de la desserte sur son format antérieur à la crise sanitaire dès le retour à la normale "." Nous demandons l’assurance que les « suspensions » ne deviennent pas des « suppressions » et par conséquent des garanties sur la réouverture rapide de ces lignes et des capacités de circulation, vitales, pour notre bassin de vie. D’un commun accord avec les représentants des usagers du TGV, l’association du pôle industriel de la Metal Valley, nous, soussignés élus locaux de la Haute Côte d’Or, vous demandons un engagement formel sur la reprise de la desserte sur son format antérieur à la crise sanitaire dès le retour à la normale, considérant que cette normalité est corrélée à la fin de la période d’urgence sanitaire décidée par le gouvernement" précise le communiqué.
Concernant les TER, Michel Neugnot, premier vice-président de la région Bourgogne-Franche-Comté en charge des transports expose : " pour l'heure, deux-tiers des trajets sont effectués. On avance au jour le jour. Nous annoncerons les trains disponibles la veille de leur départ, à 17h ".
" Les comptages effectués par les équipes SNCF Voyageurs dans les principales gares régionales ont permis d’évaluer la fréquentation des TER sur les premiers jours de cette nouvelle période de confinement, explique la société des chemins de fer, par conséquent, depuis mercredi 4 novembre l’offre TER Bourgogne - Franche - Comté est ajustée à 80% de l’offre nominale. Ainsi plus de 450 circulations quotidiennes TER seront maintenues. "