Le fossile de plésiosaure a été identifié à l'été 2024. C'est la première fois que l'on retrouve des restes d'un animal si imposant et si ancien dans les grottes de Bèze, en Côte-d'Or.
Il y a quelque 150 millions d'années, la Côte-d'Or était une mer tropicale. Difficile à imaginer aujourd'hui... Pourtant, la découverte faite récemment dans un siphon de la grotte de la Crétanne, à Bèze, l'atteste formellement. C'est un os de plésiosaure, un reptile marin carnivore du Crétacé, très lointain ancêtre des crocodiles et des tortues.
Connu depuis les années 90... identifié 30 ans après !
L'info, glissée par un chercheur de l'université de Bourgogne, nous est confirmée par Sébastien Maître, le responsable des grottes de Bèze. "Ce fossile était visible et connu des plongeurs spéléos depuis les années 90, mais ce n'est que cette année que nous avons pris le temps de l'analyser grâce aux nouvelles technologies."
La taille et la forme de ce fossile nous interpellait.
Sébastien Maîtreresponsable des grottes de Bèze
Au printemps, des plongeurs de la Ligue Grand Est de spéléologie descendent dans le siphon et réalisent de nombreuses prises de vue. Une photogrammétrie du fossile est effectuée - c'est une restitution en 3D obtenue par l'assemblage de plusieurs photos. "Puis un de mes guides, Evan Baudry, en master de paléontologie, a pu l'expertiser avec l'université de Bourgogne", explique Sébastien Maître.
Les résultats tombent à l'été 2024 : il s'agit bien d'un os de plésiosaure. Plus précisément, "c'est une palette natatoire, un os qui sert d'articulation à la nageoire", note Sébastien Maître.
Des ossements de mammouth découverts dans les années 90
"Pour la Côte-d'Or et même la Bourgogne, c'est plutôt exceptionnel", se félicite le responsable des grottes de Bèze. Au cours des explorations sur place, d'autres fossiles ont été découverts, mais rien de comparable.
"Ce sont beaucoup de petits coquillages, des mollusques, et des mammifères préhistoriques mais beaucoup plus récents", indique Sébastien Maître. Une partie de défense de mammouth, datée de -12 000 à -15 000 ans, a notamment été découverte dans les années 90.
Les grottes n'ont pas encore livré tous leurs secrets
Le fossile de plésiosaure, lui, restera dans le siphon, protégé dans son écrin à 10 mètres de profondeur et à 60 mètres de l'entrée. "L'objectif n'est pas de l'extraire, mais sans doute d'en réaliser une impression 3D pour pouvoir l'exposer aux visiteurs" aux côtés des autres vestiges retrouvés dans les grottes de Bèze.
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Les plongeurs spéléos, eux, continuent leurs explorations. Si les eaux de la grotte de la Crétanne ressortent quelques centaines de mètres plus loin à l'air libre, formant une résurgence esthétique et prisée des visiteurs, on ignore encore d'où vient cette eau.
"Les plongeurs continuent leurs travaux en amont", indique Sébastien Maître. "Ils bloquent sur un passage obstrué, mais un courant passe, donc on sait qu'il y a une continuation."
Découvertes en 1950, les grottes n'ont donc pas encore livré tous leurs secrets. Actuellement, la partie ouverte au public et non immergée ne représente que 10 % du réseau connu.