La tour Arsenal, conçue par le bureau d'étude Elithis, est inaugurée ce jeudi 5 octobre avenue Jean-Jaurès. Ce bâtiment doit permettre de lutter contre le réchauffement climatique en produisant plus d'énergie qu'il n'en consomme. Un nouvel exemple d'urbanisme durable qui pourrait bien inspirer de nombreux architectes.
60 mètres de haut, 1161m² de bureau, 59 logements et un bilan énergétique positif. Voilà la promesse portée par la toute nouvelle tour Arsenal construite rue Jean-Jaurès à Dijon.
Pour permettre cet exploit, l'architecte Arte Charpentier a intégré dans ses plans toutes les dernières innovations en matière d'urbanisme. Cela commence par la production de 124 mégawattheures annuel grâce à 500 panneaux solaires disposés sur la façade et sur le toit du bâtiment.
Ainsi, l'édifice doit produire plus d'électricité qu'il n'en consomme. "C'est la vocation du groupe. Notre philosophie depuis le départ est de lutter contre le dérèglement climatique en atteignant cet équilibre énergétique", explique Thierry Bièvre à la tête du groupe Elithis. L'eau chaude sanitaire et le chauffage de la tour sont assurés par le réseau de chaleur biomasse de la métropole de Dijon.
Dépenser moins pour gagner plus
Et pour justement dépenser moins d'énergie, là aussi les maîtres d'œuvres ont pensé à tout. L'enveloppe du bâtiment par exemple, maximise les effets du vent en perforant l'axe nord d'une simple arrête. La ventilation et l'isolation en laine de verre de l'immeuble ont également été pensées pour être le plus efficace en matière de consommation énergétique. "L'idée c'est que cela ne fasse pas un effet thermos comme on a pu le voir dans d'autres constructions modernes. La ventilation hygroréglable va permettre de s'adapter face à la température extérieure", détaille le PDG du groupe Elithis.
De même, l'édifice a été construit pour capter les énergies naturelles. Les larges baies vitrées qui occupent près d'un tiers de la surface habitable de la structure permettent aux habitants de capter un maximum de soleil et de lumière pour éviter de trop se chauffer en hiver et d'allumer l'éclairage.
C'est d'ailleurs ce qui a convaincu Eugénie et Maxime de s'y installer. Originaire de Reims, le couple tenait à ces équipements. "L'idée c'était de pouvoir être à l'aise quand il fera froid tout en ayant beaucoup de luminosité".
Une facture six fois moins chère que la moyenne
Car ces aménagements vertueux pour la planète ont surtout été pensés pour les premiers intéressés, à savoir les occupants de cette nouvelle tour. La gestion du chauffage, de l'éclairage, des stores et des prises électriques est intégralement pilotable via une application domotique compatible avec les smartphones. Une solution qui permet aux habitants de contrôler au mieux leur consommation individuelle. "Un petit plus" pour Eugénie heureuse d'habiter dans un bâtiment "à la pointe de la technologie."
Un plus également pour Clément, 21 ans, qui emménage lui aussi ces jours-ci avec sa compagne. Le jeune homme compte sur cette modernité pour réaliser des économies sur ses prochaines factures énergétiques. Selon Elithis, grâce à l'architecture de la tour, les ménages ne devraient régler qu'une vingtaine d'euros par mois pour s'acquitter de leur facture énergétique, soit six fois moins que la moyenne des Français. "Pour l'heure mon fournisseur m'a fait une estimation à cinquante euros. Quoi qu'il arrive, je ne devrais pas avoir de mauvaises surprises vu la modernité du bâtiment", veut croire ce Dijonnais.
Les locataires pourraient même gagner de l'argent, ou presque. En effet, Elithis veut encourager le comportement vertueux des résidents en offrant une prime pouvant aller jusqu'à 150 euros par an pour ceux qui auraient de bonnes pratiques environnementales. De quoi faire rêver les futurs locataires, quelques appartements restent à saisir mais cela risque de ne pas durer très longtemps.
Le modèle, en tout cas, pourrait faire florès : cent tours comme celle-ci ont d'ores et déjà été commandées au groupe dijonnais.