1 an de la Cité de la Gastronomie à Dijon : "bilan formidable" ou "coquille vide" ?

Un an après sa sortie de terre, la Cité Internationale de la Gastronomie et du Vin de Dijon peine toujours à convaincre une partie des Dijonnais. De son côté, le maire de Dijon parle d’un bilan « formidable » avec 850 000 visites.

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Le 6 mai 2022, la Cité Internationale de la Gastronomie et du vin était inaugurée en grande pompe à Dijon. Après dix ans de rebondissements, le rêve de François Rebsamen – maire de Dijon – se réalisait enfin. Ce nouveau quartier de 6 hectares, construit sur les terrains de l’ancien hôpital général de Dijon, a pour vocation de valoriser le patrimoine gastronomique français et les climats du vignoble bourguignon, tous deux inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Sur place, on retrouve notamment un cinéma, un espace commercial de 4000 m2 dédié à la gastronomie, un pôle formation mais aussi un pôle culturel destiné à la découverte du patrimoine gastronomique et œnologique.

Une Cité de la Gastronomie qui ne fait pas l'unanimité auprès des dijonnais. Des produits "trop cher", une "coquille vide" pour certains, ou encore un  "attrape-touriste" pour d'autres, les critiques sont nombreuses. Mais ces critiques sont-elles vraiment justifiées ? 

Au-delà de sa vocation touristique indéniable, nous le voulons parfaitement intégré au quotidien de notre ville et de ses habitants 

François Rebsamen (mai  2022)

850 000 visites, un "bilan formidable" pour le maire de Dijon


A quelques jours du premier anniversaire de la Cité Internationale de la Gastronomie et du vin,  François Rebsamen - maire de Dijon - a accepté de répondre au micro de France 3 Bourgogne. Le président de Dijon Métropole veut faire taire les mauvaises langues. Pour lui,  le bilan est tout simplement "formidable" : "Au bout d’un an, on a eu 850 000 visiteurs (NDLR : il faudrait plutôt parler de 850 000 visites) sur la cité de la gastronomie et du vin, ce qui est tout à fait exceptionnel. On avait dit 1 million de visiteurs, mais le cinéma nous a fait défaut, désormais c’est réglé".  

Le cinéma Pathé, installé au cœur de la Cité, a en effet connu quelques difficultés dès son ouverture. La directrice, Valérie Sutter, le reconnaît, mais reste optimiste pour la suite : "On a eu des débuts un peu difficiles, mais un cinéma met en moyenne entre 3 et 5 ans pour trouver son public. Depuis la fin d’année 2022, la tendance des entrées est positive et très encourageante".

Selon Valérie Sutter, le cinéma a enregistré 200 000 entrées en l’espace d’un an. A titre de comparaison, son homologue de Quétigny, le cinéma Cap Vert, en réalise 800 000. Un succès relatif qui s’explique en partie par le prix des places fixé dès l’ouverture du cinéma Pathé : 14,50 euros en plein tarif, ramené à 9,90 euros depuis la fin d’année 2022 : "Nous avons mis en place une offre découverte en ajustant nos tarifs, de façon à permettre aux dijonnais de découvrir ce nouveau cinéma", précise la directrice.

En termes de prix, nous sommes sur des produits gastronomiques qui sont des produits qualité.

William Krief - Dirigeant du groupe K-Rei, président du Village gastronomique

Considéré « trop cher », le village gastronomique ne fait pas l’unanimité

 
Selon François Rebsamen, le village gastronomique et ses 4000 m2 de boutiques et restaurants est devenu un lieu où se rendent de nombreux Dijonnais : "Tous les dimanches, il y a beaucoup de monde. Il faut faire la queue pour acheter du poisson, de la viande. Et maintenant que l’on a le champion de France des sushis, il faut commander longtemps à l’avance !"

Pourtant, tous les Dijonnais ne semblent pas d’accord avec ce point de vue. A commencer par ce retraité qui venait pour la première fois à la Cité de la Gastronomie. En sortant d’un des restaurants, il semble quelque peu déçu : "Pour moi, c’est un menu de cantine très cher. Je suis venu à titre de curiosité et je suis déçu. Il m’est arrivé de manger dans des vrais restaurants, ici c’est de l’amateurisme".

Le rapport qualité-prix semble effectivement l'un des arguments qui reviennent le plus souvent contre la Cité de la Gastronomie. De son côté, William Krief, président du village gastronomique, tente de justifier : "En termes de prix, nous sommes sur des produits de qualité, travaillés par des artisans et producteurs, avec des coûts de fabrication plus importants que les produits industriels que l’on retrouve dans la grande distribution".

Selon l’opposition, la ville de Dijon va devoir supporter un déficit de 2 millions d’euros

Joint par téléphone ce mercredi 3 mai, Emmanuel Bichot, conseiller municipal d'opposition, dresse un bilan plus mitigé du nouveau quartier dijonnais : "le succès n’est pas au rendez-vous pour le pôle culturel.  La ville va devoir supporter un déficit de fonctionnement de plus de 2 millions d’euros. Le nombre de visiteurs est très faible, et le cinéma ne fonctionne pas comme prévu"

Le pôle culturel, qui propose des expositions permanentes au sein de la Cité de la Gastronomie, tablait sur 3 millions d’euros de chiffre d’affaires. Au final il n’en aurait réalisé que 500 000 euros selon Emmanuel Bichot. De son côté, le maire de Dijon reconnaît un déficit, mais ne s'en inquiète pas outre-mesure : "la partie culturelle qui est portée par la ville de Dijon est déficitaire, comme toutes les parties culturelles, mais tend à l'équilibre sur un budget de trois ans." 

Le conseiller municipal d'opposition regrette que François Rebsamen fasse de cette Cité de la gastronomie une affaire personnelle : "François Rebsamen en fait une obsession. C’est très inquiétant, on craint que des décisions malheureuses soient prises au seul motif de sauver son bébé, au détriment de la dynamique globale de la ville et de la Métropole. À côté de cela par exemple, les halles centrales ne sont pas entretenues."

 

D’ici quelques jours, la Cité Internationale de la Gastronomie et du Vin accueillera un hôtel de luxe doté de 125 chambres, avec piscine, bar, restaurant et spa. Il ouvrira ses portes dans l’ancien hospice Saint-Anne, un des bâtiments historiques de Dijon. La clientèle sera-t-elle au rendez-vous ? Pour François Rebsamen, aucun doute, l’arrivée de l’hôtel va apporter « un surplus de clientèle ».

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