A l'occasion de la Saint-Valentin, l'association Dijon Archéo Tour propose une visite de la ville pensée pour (re)découvrir Dijon à travers ses histoires coquines et ses lieux de plaisirs historiques. Clément Lassus-Minvielle, guide de l'événement, révèle trois anecdotes du parcours.
Ah Dijon ! Son architecture, sa gastronomie, ses vins, son art de vivre... font le charme et la réputation de la Cité des ducs. Pourtant, à l'occasion de la Saint-Valentin, l'association Dijon Archéo Tour a fait le pari de faire (re)découvrir un autre aspect de la capitale bourguignonne.
Avec "Dijon, amour, gloire et bordelage, volume 2", l'organisation "fait découvrir les rues dijonnaises en s'arrêtant sur les lieux où il y a eu quelques histoires graveleuses", sourit Clément Lassus-Minvielle, guide de cette balade originale.
"La visite dure un peu moins de deux heures et on parcourt la ville depuis la mairie jusqu'à la rue Claude Cazotte, derrière la cathédrale Saint-Bégnine, en passant par la tour Philippe le Bon, la rue de la Verrerie, ou la place de la Libération", précise Clément Lassus-Minvielle. Tout au long du parcours, le guide dispense des anecdotes et détails liés à l'amour, l'infidélité, la prostitution... ayant eu lieu dans les bâtiments de la ville.
Pour France 3 Bourgogne, il a sélectionné trois histoires à connaître :
Jeanne Saignant, la reine des maquerelles dijonnaises
Au XVe siècle, cette femme avait constitué à Dijon un véritable réseau de prostitution. "C’était une entreprise incroyable, qui a perduré pendant une vingtaine d'années. Elle avait sous ses ordres plus de 70 prostituées, ce qui était énorme à l’échelle d’une ville. Ces maisons de prostitutions étaient camouflées dans des étuves, c'est-à-dire des bains publics", explique Clément Lassus-Minvielle.
Dans ces étuves, on pouvait croiser des personnes issues de toutes les classes sociales. Chose incroyable, 20 % de sa clientèle était issue du clergé. La plupart de ses établissements étaient appelés "Les étuves de La Rochelle". Ils étaient situés dans l'actuelle rue Claude Cazotte, derrière la cathédrale Saint-Bégnine.
Malheureusement, l'histoire de Jeanne Saignant a pris une tournure dramatique. Son réseau a été démantelé lorsqu'elle a voulu débaucher une grande aristocrate, pour essayer de la faire entrer dans son réseau. "Cela s’est mal passé, bien entendu. Il y a eu un grand procès et la maquerelle de Dijon sera condamnée à mort avec plus de dix chefs d’inculpations."
A Dijon, le "bordel municipal"
"Dans la seconde moitié du Moyen-Âge, la municipalité de Dijon s’est quand même dit "tiens, la
prostitution est un marché très lucratif. Il y a tellement de monde qui s’y intéresse qu'on va prendre ça en main". Les autorités décident alors de créer leur propre établissement de prostitution, le premier légal et public, en ville.
Il sera implanté rue des Godrans et sera appelé "La Maison des Filles". Chaque année, la ville nommait un gouverneur des lieux et percevait une rente. "C’était totalement légal. Vingt femmes en moyenne officiaient à l'intérieur. Elles étaient protégées, certes, mais devaient chaque année payer un loyer à la ville."
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Les origines controversées de l'ordre de la Toison d'Or
On connaît tous l'histoire de l'ordre de la Toison d'Or, une distinction créée par le duc de Bourgogne Philippe Le Bon, au milieu du XVe siècle. Cet ordre récompensait et distinguait les meilleurs chevaliers de la région. Mais ses origines, si l'on en croit des rumeurs persistantes à travers les années, seraient moins nobles.
"Avant tout, il faut savoir que Philippe le Bon a eu tout de même une vingtaine de concubines, avec lesquelles il a eu dix-huit enfants illégitimes. Il se serait un jour présenté à sa future épouse avec un cheveu blond, un cheveu de femme, présent sur son veston. Cela aurait fait mauvaise impression", raconte Clément Lassus-Minvielle
Pour faire oublier cette bévue, le duc aurait décidé, le jour de son mariage, de créer l'ordre de la Toison d’Or en hommage à la chevelure de sa femme, blonde elle aussi. Ou l'art de retourner une situation. Mais attention, cette histoire n’a pas été prouvée à 100 %.
Les visites ont commencé vendredi 10 février. Attention, la dernière date aura lieu le 14 février, jour de la Saint-Valentin ! "Mais les réservations sont déjà complètes, précise Clément Lassus-Minvielle. On a donc rajouté une visite lundi 13 février". Pour y participer, il faut s'inscrire en ligne au préalable. Le 13 février, le parcours durera environ une heure.