Affaire Grégory : un an de rebondissements en 6 dates clés

Le 14 juin 2017, l’affaire Grégory était relancée avec les gardes à vue de trois membres de la famille de l’enfant retrouvé mort en 1984. Un an après, les questions persistent.

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Grégory Villemin avait 4 ans, quand il a été retrouvé mort pieds et poings liés, en 1984 dans les eaux de la Vologne (Vosges). Les gendarmes de Dijon sont en charge de l'enquête depuis 1987.

Le ou les coupables n’ont pas été retrouvés, 33 ans après les faits. Le cercle familial est au cœur de l’enquête.

14 juin 2017 : l’affaire rebondit


Cinq personnes faisant partie de l’entourage de la famille sont entendues par les gendarmes. Puis trois d’entre elles sont placées en garde à vue : Marcel et Jacqueline Jacob, le grand-oncle et la grand-tante de l’enfant, ainsi que Ginette Villemin, sa tante par alliance.

Deux jours après, le 16 juin, Marcel et Jacqueline Jacob sont mis en examen pour "arrestation, séquestration et enlèvement" de leur petit-neveu, Grégory Villemin. Ils sont soupçonnés d’être les corbeaux qui ont harcelé des membres de la famille en leur envoyant des lettres anonymes.

Placés en détention provisoire pour quatre jours, ils sont remis en liberté le 20 juin et placés sous contrôle judiciaire. Ils doivent vivre séparément, ne pas rentrer à leur domicile dans les Vosges et pointer régulièrement à la gendarmerie.


29 juin 2017 : mise en examen de Murielle Bolle


Après les époux Jacob, c’est Murielle Bolle qui est mise en examen, pour "enlèvement suivi de mort". Elle est placée en détention provisoire à la maison d’arrêt de Dijon.

Elle avait 15 ans en 1984, l’année de la mort de Grégory Villemin. Elle avait accusé son beau-frère, Bernard Laroche, de l’avoir enlevé. Avant de se rétracter. Le 4 juillet, la chambre de l’instruction de Dijon décide de son maintien en détention.

Mais le 4 août, elle est remise en liberté et placée sous contrôle judiciaire. Elle doit résider dans la Nièvre, pour être loin des Vosges.


11 juillet 2017 : le juge Lambert retrouvé mort


Il était le premier magistrat en charge de l’enquête en 1984. Jean-Michel Lambert a été retrouvé mort à son domicile, au Mans (Sarthe), un sac plastique noué sur la tête à l’aide d’un foulard. Dans une lettre adressée au journal l’Est républicain, il annonce s’être suicidé car il n’a "plus la force désormais de [se] battre". Dans cette lettre, il indique qu’on "ne connaîtra jamais la vérité, parce qu’on refuse de voir la vérité".


20 novembre 2017 : Jacqueline Jacob autorisée à rentrer chez elle (suivie par son mari)


A la demande des avocats de Jacqueline Jacob, la chambre de l’instruction de Dijon accepte qu’elle puisse rentrer chez elle, à Aumontzey, dans les Vosges. Elle ne peut toujours pas entrer en contact avec son époux.

Un mois après, le 20 décembre, le procureur général de Dijon indique que "Marcel Jacob est autorisé à regagner son domicile à Aumontzey et à entrer en relation avec son épouse".


De son côté, Murielle Bolle n’est pas autorisée à rentrer chez elle, dans les Vosges. La chambre d’instruction de la cour d’appel de Dijon a refusé sa demande, mercredi 24 janvier.


7 mars 2018 : Murielle Bolle reste mise en examen


Après le refus de l’assouplissement du contrôle judiciaire de leur cliente en janvier, les avocats ont demandé l’annulation de la garde à vue de Murielle Blolle en 1984. Une demande refusée par la cour d’appel de Dijon. Murielle Bolle reste donc mise en examen. Mais les avocats ont décidé de se pourvoir en cassation.

Le 25 avril, Murielle Bolle est finalement autorisée à rentrer chez elle, dans les Vosges.


16 mai 2018 : les mises en examen de Murielle Bolle et des époux Jacob annulées


La chambre de l’instruction de Dijon annule les trois mises en examen : celles de Murielle Bolle, de Jacqueline Jacob et de Marcel Jacob. Les contrôles judiciaires sont aussi levés.

La raison de ces annulations ? "Des point de procédure et non pas des éléments touchants au fond du dossier", précise le communiqué du procureur général, Jean-Jacques Bosc. Ce dernier indique à France 3 Bourgogne qu’il allait demander de nouvelles mises en examen. Dans une interview à l'Est Républicain, le 13 juin 2018, Jean-Jacques Bosc déclare qu’il le fera "dès que la situation se sera stabilisée en matière de procédure".



► Affaire Grégory : regards croisés de deux avocats du barreau de Dijon

Un reportage d’Anne BERGER, Charles BEHR et Chantal GAVIGNET avec
Me Anthony Truchy, avocat pénaliste
Me Dominique Clémang, bâtonnier de l'Ordre des Avocats du Barreau de Dijon

 

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