Le petit Grégory Villemin a été assassiné en 1984. Son grand-oncle Marcel Jacob et son épouse Jacqueline ont été mis en examen. Les avocats du couple affirment qu’ils ont déterré des alibis prouvant que leurs clients étaient au travail lors de l'enlèvement et du meurtre du petit Grégory.
Est-ce "la pierre tombale du dossier" ?
Marcel Jacob, 72 ans, et son épouse Jacqueline, 73 ans, jamais été inquiétés jusqu'alors, ont été interpellés mi-juin.Leur arrestation surprise a relancé cette affaire jamais élucidée depuis la découverte du garçon de 4 ans, pieds et poings liés dans les eaux de la Vologne, le 16 octobre 1984.
Le couple Jacob a été mis en examen pour enlèvement et séquestration suivis de mort. Ils sont placés sous un très strict contrôle judiciaire.
"C'est la pierre tombale du dossier" en ce qui concerne mon client, dit Me Stéphane Giuranna, avocat de Marcel Jacob.
"On me dit depuis le départ qu'il y a un flou dans l'alibi, or j'ai retrouvé le petit détail qui avait été vérifié auprès de leur employeur : il y a un alibi clair, net, vérifié 96 heures après les faits".
Un alibi "vérifié auprès de l'employeur"
L’avocat de Marcel Jacob précise avoir découvert, parmi les milliers de page du dossier, une mention manuscrite innocentant selon lui son client : sur un tableau réalisé par les enquêteurs en novembre 1984, à côté de l'alibi de Marcel Jacob, serait écrit à la main "vérifié auprès de l'employeur".Son épouse, Jacqueline Jacob, a aussi "toujours indiqué à la justice" avoir été au travail "l'après-midi jusqu'à 21 heures" le jour de la mort de Grégory, affirme de son côté son avocat, Me Alexandre Bouthier.
Jacqueline Jacob aurait aussi participé avec son mari à une réunion syndicale jusqu'à 17 heures, sa présence étant attestée, selon l'avocat, par un procès-verbal saisi par les gendarmes lors de perquisitions au domicile du couple en juin dernier.
"Un rideau de fumée"
Pour l'avocat de Marcel Jacob, cette pièce du dossier serait "l'élément déterminant" qui prouve que son client est "innocent". Un raisonnement également avancé par les avocats de son épouse, qui affirment que l'alibi de cette dernière a aussi été attesté.
Me Thierry Moser, l’avocat des parents Villemin, n’est absolument pas d’accord : "Je suis convaincu que ce prétendu alibi n'est qu'un rideau de fumée", dit-il. "Cet alibi est invérifiable", parce que les ouvriers auraient pu s'absenter de l'entreprise. "Je n'attache à cette prétendue révélation aucune importance. Cela n'a aucun caractère de nouveauté", ajoute-t-il.
Pour mémoire, cela fait plus de 30 ans que les gendarmes dijonnais enquêtent sur la mort du petit Grégory Villemin.