Affaire Grégory : ce qu'il faut retenir de la conférence de presse du procureur général

Ce vendredi 16 juin 2017, le procureur général Jean-Jacques Bosc près de la cour d'appel de Dijon a tenu une conférence de presse. Un peu plus tôt dans l'après-midi, les époux Jacob avaient tous deux été mis en examen pour enlèvement et séquestration suivi de mort de l'enfant.

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Pourquoi les époux Jacob ont été mis en examen?

Le procureur général Jean-Jacques Bosc a confirmé que les époux Jacob ont été mis en examen sous la qualification d’enlèvement de mineur suivi de la mort de l'enfant Grégory Villemin en raison de « fortes présomptions du magistrat instructeur ». Ils ont été placés en détention provisoire dans l’attente de l’arrêt de la chambre d’instruction de la cour d'appel de Dijon, qui doit intervenir dans un délai de quatre jours maximum. Ils ont été placés dans deux établissements pénitentiaires différents de la région Bourgogne.

« Cette mesure a été dictée par le souci d’empêcher une concertation frauduleuse ainsi que toute forme de pression sur les différents protagonistes, ce qui pourrait nuire aux investigations et aux auditons à venir », a ainsi précisé le magistrat. A la question de savoir pourquoi ce n'est pas la qualification d'assassinat qui a été retenue, Jean-Jacques Bosc a rappelé qu'un enlèvement est puni de la réclusion criminelle à perpétuité et que cela s’applique à toutes les personnes qui ont participé à cet acte d’enlèvement.



Quelles sont ces présomptions ?

Jean-Jacques Bosc n'a pas voulu dire si le dossier contenait des éléments nouveaux afin de ne pas nuire à l'enquête. Mais visiblement, selon la justice, les Jacob sont "le corbeau" ayant harcelé puis revendiqué le meurtre de Grégory.

« Le dossier révèle l’existence d’un lien indissociable entre les 3 lettres anonymes de 1983, le courrier posté le jour du crime avant 17h15 et l’enlèvement de l’enfant le 16 octobre 1984. Les expetises menées sur les trois lettres de 1983 impliquent pour l’une d’entre elles Mme Jabob de façon formelle. Il existe un lien entre ces écrits anonymes et les appels téléphoniques anonymes passés par le corbeau, qui était double - je vous le rappelle- car on sait qu’il y avait un homme et une femme. Or, il y a des concordances, des similitudes dans les termes; ce qui prouve qu’il y a une grande proximité entre ces deux personnes. », a pointé le magistrat.

L'autre point que Jean-Jacques Bosc a soulevé concerne l'absence d'alibi du couple. « Il s’avère que la localisation des auteurs de ces appels anonymes n’a jamais été contredite par un quelconque alibi de leur part ou par aucun témoignage pouvant les innocenter et ce façon de récurrente dans la procédure. Au surplus, M. Jacob dans la procédure dissimule contre l’évidence ses antagonismes parfois violents envers les parents de Grégory, ce qui rend ces affirmations sont  peu crédibles. », a-t-il expliqué.

Extraits de la conférence de presse du procureur général Jean-Jacques Bosc

©France 3 Bourgogne

Sait-on qui a tué Grégory ?


« Aujourd’hui, je ne peux pas vous dire qui a tué Grégory Villemin. Nous recherchons les personnes qui ont concouru à l’enlèvement de Grégory Villemin entendu que cet enlèvement a débouché sur la mort de l’enfant », a déclaré Jean-Jacques Bosc avant de poursuivre : « il y a encore des zones d'ombres. Mais les personnes qui ont participé à cet enlèvement sont les auteurs du crime. »

 

 



Quelle est la position du couple Jacob ?


« Si Mme Jacob a invoqué son droit au silence, M Jabob s’est exprimé devant la présidente de la chambre d'instruction. Ils ont nié en l’état toute participation aux faits qui leur sont reprochés. », a confirmé Jean-Jacques Bosc.



L'avocat de Marcel Jacob a jugé vendredi « criminel de jeter en pâture le nom d'un couple ». « On n'a aucun élément matériel, rien à leur encontre, on a mis la charrue avant les boeufs », a dénoncé Me Stéphane Giuranna devant la presse, au sortir du palais de justice de Dijon, précisant qu'il allait rapidement demander « la nullité de la mise en examen » de son client qui aurait dû seulement être placé sous le statut de témoin assisté selon lui.


Pour l'avocat de Jacqueline Jacob, Me Gary Lagardette, qui conteste lui aussi la mise en examen de sa cliente, « aucun élément nouveau n'a été présenté » et « la conférence du procureur général a été particulièrement floue ». Jacqueline Jacob "est exténuée, fatiguée, épuisée", a-t-il relevé. "Je lui ai conseillé de garder le silence pour éviter tout dérapage."

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