Le parquet général de la cour d'appel de Dijon a annoncé mercredi 23 mai 2018 qu’il allait attendre "le moment opportun" pour demander à nouveau les mises en examen de Murielle Bolle et des époux Jacob dans le cadre de l'affaire Grégory.
Cela fait une semaine que la chambre de l'instruction de Dijon a annulé les mises en examen de Murielle Bolle et des époux Jacob pour le rapt mortel du petit garçon survenu il y a 33 ans.La décision d’annuler porte sur des points de procédure - et non pas sur le fond du dossier.
Juste après avoir pris connaissance de cette décision, Jean-Jacques Bosc, le procureur général de la cour d'appel de Dijon, avait déclaré à France 3 Bourgogne qu’il allait demander rapidement de nouvelles mises en examen.
Le parquet "attend le moment opportun"
Cela prendra finalement plus de temps que prévu, puisque une semaine après l’annulation le parquet "n'a pas formé de pourvoi en cassation" mais "attend le moment opportun pour présenter de nouvelles demandes de mises en examen", a indiqué le procureur général à l'AFP.
Le magistrat pourrait notamment attendre la décision de la Cour de cassation concernant le pourvoi de Murielle Bolle, formé par ses avocats vendredi 18 mai. Ces derniers demandent l'annulation de sa garde à vue en novembre 1984.
Murielle Bolle, qui avait 15 ans à l'époque des faits, avait accusé son beau-frère Bernard Laroche d'avoir enlevé Grégory, avant de se rétracter. Bernard Laroche avait été emprisonné, puis relâché avant d'être tué en 1985d'un coup de fusil par son cousin Jean-Marie Villemin, le père du petit Grégory.
Les conditions de cette garde à vue sont contraires "à la Convention européenne des droits de l'Homme" et aux "principes des droits de la défense" prévoyant des "garanties spécifiques pour les mineurs", estiment les conseils de Murielle Bolle. Les avocats avaient déjà déposé une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) sur ce point. Elle avait été rejetée en mars par la cour d'appel de Dijon.