Cinq personnes sont entendues dans le cadre de l'enquête sur l'affaire de Grégory Villemin retrouvé mort il y a 33 ans. Trois d'entre elles ont été interpellées par les gendarmes de la section de recherche de Dijon mercredi 14 juin 2017. Elles doivent être entendues par un juge d'instruction.
Trois interpellations sur commission rogatoire ont eu lieu dans le département des Vosges, a indiqué Jean-Jacques Bosc, procureur général de la cour d'appel de Dijon. Il s'agit d'un couple de septuagénaires et d'une femme, a confirmé la gendarmerie à France 3 Bourgogne.
Il s'agit de l'oncle et la tante de Jean-Marie Villemin -le père du petit Grégory-, ainsi que d'une belle-sœur. Tous trois ont été conduits à Dijon pour y être interrogés.
La grand-mère de Grégory Villemin, Monique Villemin, est également actuellement entendue mais en audition libre, son état de santé ne permettant pas d'être placée en garde à vue. Son mari, Albert Villemin, est également entendu, mais on ne connait pas pour l'instant le régime de cette audition.
Le couple de septuagénaires et la grand-mère ont été arrêtés dans le village d'Aumontzey et la belle-soeur à Arches, dans les Vosges, pour des faits de "complicité d'assassinat, non-dénonciation de crime, non-assistance à personne en danger et abstention volontaire d'empêcher un crime", selon le quotidien l'Est Républicain, qui a révélé l'information.
Il y a 33 ans, le cadavre du petit Grégory Villemin âgé de quatre ans avait été retrouvé au soir du 16 octobre 1984, pieds et poings liés dans les eaux de la rivière la Vologne. Cette découverte avait marqué le début de l'affaire Grégory, qui reste l'une des grandes affaires criminelles non résolues du XXe siècle.
De nombreuses analyses ont été lancées
Entre 1987 et 1993, la gendarmerie de Dijon enquête sur l'affaire Grégory Villemin quand la cour d'appel de Dijon est désignée par la Cour de cassation pour réinstruire le dossier. Ils sont de nouveau sollicités quand la cour d'appel de Dijon décide de rouvrir le dossier en 2008.
En octobre 2010, soit 26 ans après le meurtre du petit Grégory, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Dijon ordonne six nouvelles analyses pour "aller au bout de ce qui est techniquement possible" pour résoudre cette énigme judiciaire.
Plusieurs analyses sont lancées. Elles concernaient :
-la recherche d'ADN sur deux couples voisins des Villemin
-la recherche d'ADN au dos d'un timbre sur une lettre anonyme signée "Corinne"
-la recherche de traces de foulage (reliefs sur une page dus à la pression de l'écriture) sur la lettre de revendication du meurtre de Grégory.
-un long cheveu retrouvé sur le pantalon de Grégory
-le cœur des cordelettes ayant servi à entraver l'enfant
-la comparaison des voix du corbeau avec celles des divers protagonistes de l'affaire.
En 2013, dix profils ADN avaient été isolés sur les cordelettes qui ont servi à ligoter l’enfant. C'est un laboratoire bordelais dirigé par le professeur Christian Doutremepuich qui avait utilisé "les techniques les plus récentes" (extractions chimiques d’ADN et microdissection au laser).