A Auxerre,la tête de liste EELV Maud Navarre rejoint donc pour le deuxième tour le maire sortant Guy Ferez, déja soutenu par le PS et LREM. Une stratégie pour l'instant unique dans la région, où les écologistes repartiront seuls à Dijon, Beaune ou Sens.
Elle a été dans l'équipe municipale de Guy Ferez, elle s'est opposée à lui au premier tour sous la bannière d'EELV, elle le rejoint finalement pour être en deuxième position sur la liste et pour devenir en cas de victoire première adjointe : Maud Navarre fait le choix à Auxerre d'une stratégie pour l'instant unique dans la région pour les listes d'Europe Ecologie, un choix dicté aussi par des circonstances différentes des autres villes.
Yannick Jadot avait en effet fait le choix d'une stratégie de rupture au premier tour pour son parti, en demandant de façon générale aux écologistes de sortir des listes communes avec la gauche, comme à Dijon, au Creusot ou à Auxerre.Exception faite de Besançon, ou Anne Vignot a fait le choix d'une liste d'union , qui pourrait d'ailleurs lui ouvrir les portes de la mairie, la consigne a été suivie.
La réaction en chaine du premier tour
Mais le résultat du premier tour déclenche forcément de nouvelles stratégies . A Auxerre, le maire sortant Guy Ferez à 331 voix de retard à l'issue du premier tour, il doit donc se faire de nouveaux amis .
De leur côtés , les écologistes partis divisés entre la liste officielle de Maud Navarre et la liste dissidente de Denis Roycourt n'ont arithmétiquement pas de chance de l'emporter. EELV a donc refusé la main tendue des dissidents , et fait le choix d'un rapprochement avec la liste de Guy Ferez, qui permettra aux écologistes de faire avancer leurs sujets .
Le poste de première adjointe dévolu à Maud Navarre en cas de victoire constitue aussi une stratégie à long terme, avec l'espoir de prendre la ville à l'issue du mandat à venir.
Mais comme on ne fait pas de la politique qu'avec des calculs, reste l'inconnu du choix des électeurs : vont-ils suivre la stratégie du parti ou se reporter sur la liste écologiste dissidente qui restera en lice ?
Dijon, porte close.
Le contexte du premier tour, très différent à Dijon, entraine une autre stratégie, voulue par le maire sortant, subie par les écologistes. Avec 38 % des voix, François Rebsamen peut estimer qu'il n'a besoin de personne . Les écologistes, au soir du premier tour ont trouvé porte close au Palais des Ducs . Ils repartent donc au deuxième tour sans grand espoir de victoire, au terme d'une campagne humainement difficile pour les candidats écologistes emmenés par Stéphanie Modde qui faisaient partis de l'équipe précédente et qui ont dû continuer à cohabiter pendant cet interminable entre-deux tours...
François Rebsamen saute lui sur l'occasion d'avoir les mains plus libres, et de se débarrasser d'un allié. Il appuie donc en permanence sur les sujets environnementaux , en se qualifiant lui même d'écologiste, comme au conseil municipal de jeudi soir.
Les écologistes dijonnais sont eux victimes de la stratégie de rupture nationale, qui va rapporter des villes symboles au mouvement, mais qui fait perdre des places dans les exécutifs.
Gauche unie à Montceau ?
Dans le bassin minier, c'est une déclinaison "deuxième tour" de la stratégie bisontine qui est en train de se préparer . La gauche s'y est en effet divisée au premier tour entre deux listes d'héritiers de l'ancien maire PS Didier Mathus, une liste PS et une liste soutenue par EELV. Deux listes dont le total de voix ( 1660) est supérieur à celui de la maire de droite sortante Marie-Claude Jarrot, arrivée en tête (1541) .
Et d'après nos informations, les discussions sont en train d'aboutir à une fusion entre les deux listes de gauche, avec des écologistes d'Eric Commeau qui se rangeraient derrière les socialistes de Laurent Selvez. Un événement qui pourrait changer la donne à Montceau.
Toujours dans l'opposition
Enfin, autre cas de figure dans des villes tenues par la droite : à Beaune, la liste EELV-alliés menée par Carole Bernhard a obtenu 12,39 % des voix. Elle n'a pas d'alliés naturels vers qui se tourner et repartira donc seule au deuxième tour.
A Sens,enfin, Mathieu Bittoun est le quatrième qualifié avec 11,64% des voix. Il pourrait tenter de se rapprocher de l'autre candidat de gauche Laurent Moinet, crédité de 16,78%, mais leur total de voix ne leur permettrait guère d'espérer une issue favorable, et dans ce cas, personne n'a intérèt faire des concessions.