Plus de 30 militants anti-Amazon se sont rassemblés lundi 10 janvier devant le site de Longvic où le géant américain de la vente en ligne construit sa nouvelle agence de distribution. L'entreprise est accusée de concurrence déloyale et de greenwashing.
Les opposants au projet d’implantation d’Amazon en Côte-d’Or poursuivent leur bataille. Lundi 10 janvier, réunis sous la bannière du collectif national "Plus Jamais Ça !", associations, syndicats et citoyens de Côte-d’Or se sont mobilisés contre l’arrivée du géant américain dans la métropole dijonnaise. Présents en fin de matinée sur le site de la future agence de livraison, dont l’ouverture est prévue au printemps 2022, les militants ont dénoncé l’empreinte écologique de l’entreprise.
"C'est du greenwashing"
La multinationale prévoit d’équiper son nouveau bâtiment de 11 000 mètres carrés d’une toiture en partie végétalisée et de panneaux photovoltaïques. L’entrepôt, installé à la place d’une ancienne friche industrielle, devrait même obtenir une certification écologique.
Mais cet engagement est bien trop insuffisant selon le président des Amis de la Terre. "C’est du greenwashing. Amazon va l’avoir [la certification, ndlr] avant que l’entrepôt soit terminé. Il suffit de faire un certain nombre de choses, typiquement une toiture végétalisée, et ça donne des points", regrette Stéphane Dupas, invité de la matinale France Bleu Bourgogne/France 3 Bourgogne ce lundi 10 janvier.
Dans un communiqué, Amazon France Logistique affirme de son côté que l'entreprise "joue un rôle majeur pour lutter contre le réchauffement climatique dans le cadre du Climate Pledge, qui vise un bilan carbone net nul dès 2040".
Vers des destructions d'emploi ?
Avec l’arrivée du leader mondial du e-commerce dans la métropole dijonnaise, les associations craignent aussi une concurrence déloyale entre la firme américaine et les commerces locaux. "Il y a des études qui montrent que pour un emploi créé chez Amazon, c'est deux emplois détruits dans la grande surface ou six emplois détruits dans les petits commerces", souligne Stéphane Dupas. De son côté, Amazon France Logistics rappelle que l’ouverture de l’agence de livraison à Longvic "va permettre de recruter environ 50 personnes en CDI et créer plus de 200 CDI supplémentaires dans les entreprises locales de livraisons partenaires".
"Amazon, paie tes impôts"
"Amazon, champion de France de l’évasion fiscale" ; "Amazon, paie tes impôts". Sur les pancartes du collectif, les slogans ciblent aussi la fiscalité de la firme américaine. Auxquels la branche française de l’entreprise répond : "En 2020, les prélèvements obligatoires liés aux activités d’Amazon en France se sont élevés à plus de 600 millions d’euros dont plus de 310 millions d’euros de prélèvements directs."
Le collectif entend mener d’autres actions dans les prochaines semaines contre le projet d’Amazon. En novembre dernier, plusieurs associations écologistes avaient déjà adressé une lettre ouverte au maire de Dijon, François Rebsamen et au maire de Longvic, José Almeida. "Mais la lettre a eu trop peu d’écho", regrette une membre des Amis de la Terre.