Le groupe de distribution Carrefour a annoncé un "plan de transformation" qui prévoit 2 400 suppressions en France et un virage vers le commerce en ligne et le bio. FO, principal syndicat du groupe, a d'ores et déjà appelé à la grève pour le 8 février.
Alexandre Bompard, le nouveau pdg arrivé cet été à la tête de Carrefour, a dévoilé le plan "Carrefour 2022" mardi 23 janvier 2018. Ce plan prévoit 2 400 suppressions de postes dans les sièges du groupe en France, via un plan de départs volontaires. Il va aussi se séparer de 273 magasins de proximité anciennement Dia, mais passés sous sa propre enseigne, qui emploient 2 100 personnes et affichent d'importantes pertes. Le distributeur espère trouver des repreneurs et, pour les magasins qui fermeront. Carrefour voudrait proposer des "offres attractives" de reclassement à la moitié des collaborateurs "au moins".
Carrefour assure que le groupe n'a "aucun projet" de fermeture d'hypermarchés en France. Le marché français représente près de la moitié du chiffre d'affaires total du groupe (88,24 milliards d'euros) et emploie 115 000 personnes.
Le plan qui a été présenté prévoit aussi 2,8 milliards d'euros d'investissements sur cinq ans pour accélérer la stratégie numérique du groupe et le développement de ses ventes via tous les canaux possibles
Carrefour possède 12 300 magasins sous enseigne dans le monde et emploie 374 478 collaborateurs. Le groupe, qui était n°2 mondial du secteur en 2001, est aujourd’hui relégué à la 9e place. Il est notamment dépassé par Amazon (6e). Les hypermarchés ne répondent plus aux désirs des clients qui préfèrent se tourner vers les circuits courts et bios et les petits commerçants de quartier.
Les syndicats, qui sont convoqués vendredi 26 janvier pour un comité de groupe France extraordinaire, craignent des conséquences bien plus lourdes pour l'emploi.