L'entreprise bourguignonne de prêt-à-porter, originaire de Haute-Saône, a été placée en redressement judiciaire mercredi 28 août. L'enseigne, lourdement endettée, emploie 380 salariés dans toute la France. Le PDG du groupe se veut optimiste.
Les salariés des magasins Christine Laure peuvent souffler un petit peu. Le tribunal de commerce de Dijon a validé le placement en redressement judiciaire formulée par le groupe bourguignon d'habillement féminin, en grande difficulté depuis la crise du Covid, à l'image du secteur du prêt-à-porter en France. Le cas de l'entreprise née à Gray (Haute-Saône), en 1961, a été étudié mardi matin.
► À LIRE AUSSI : Le groupe de prêt-à-porter Christine Laure demande son placement en redressement judiciaire
Pour les salariés des 145 magasins de la marque partout en France, une période de répit s'ouvre désormais. Ils gardent tout de même espoir dans l'avenir de leur entreprise : "On sentait que la période était compliquée, mais nous croyons énormément au projet qui nous a été présenté lundi, et on va tout mettre en oeuvre pour que ça marche", espère Stéphanie Domon, la modéliste du groupe, rencontrée dans la boutique du centre commercial de la Toison d'Or à Dijon.
"C'était la seule solution pour bloquer notre endettement", explique Jean-Marc Lasselin, le PDG du Groupe Christine Laure. Avec cette décision du tribunal, pas moins de 380 collaborateurs voient leur emploi sauvegardé pour le moment.
À Gray, on espère que "ça réagisse"
Ces difficultés financières de l'enseigne de prêt-à-porter ne manque pas de faire réagir à Dijon, mais surtout à Gray, berceau historique de la marque. Alors forcément, malgré la nouvelle du jour, la crainte de la disparition de la marque ressurgit rapidement, surtout chez les clients de l'enseigne.
Stéphanie, qui vient d'acheter des vêtements dans la boutique Christine Laure de la commune, regrette la disparition progressive de ce type de commerce, qui fait disparaître "le contact humain" dans les petites villes. "Je me suis dit, encore un magasin qui va nous quitter, et donc ça serait bien que ça réagisse pour qu'on puisse les garder", explique-t-elle, tout en précisant être attachée à la marque qu'elle livrait lorsqu'elle était routière.
Le concept Oduo lancé en 2022 à Besançon et Quetigny pour relancer le groupe
Désormais, Christine Laure promet de repenser son offre, pour éviter un scénario similaire à celui qu'ont connu Camaïeu ou encore San Marina ces derniers mois, dans le secteur de l'habillement, c'est-à-dire la liquidation judiciaire. La marque souhaite donc notamment "dynamiser les ventes en ligne sur le site e-commerce". Pour se relancer, souhaite également ouvrir de nouveaux magasins en France grâce au système de magasin affilié, forme de franchise, qui constitue déjà un tiers de son réseau de magasins.
Aussi, en 2022 dans le cadre de son plan de relance sur trois ans, le groupe a lancé à Besançon son nouveau concept Oduo, où l'on peut retrouver les collections de Christine Laure, mais aussi de la mode hommes. L'enseigne s'est ensuite installée dans le centre commercial Grand Quetigny à proximité de Dijon. Auprès de nos confrères des Echos, Jean-Marc Lasselin se félicitait en juin 2023 d'un bilan "très bon" au sujet de cette nouvelle enseigne.