La Cité Internationale de la Gastronomie et du Vin à Dijon ouvre ses portes vendredi 6 mai. La Cité symbolise le point de départ de la Route des Grands Crus, mais va aussi permettre à Dijon de retrouver son passé de ville viticole.
Jusqu'aux années 1930, Dijon était une ville viticole. Près de 1300 viticulteurs exploitaient entre 2000 et 3000 ha de vignes tout autour de la capitale de Bourgogne.
Certains choix politiques ainsi que l'urbanisme vont mettre fin à la production du vin de Dijon... une appellation qui pourrait bien renaître, portée par la Cité de la Gastronomie et du Vin.
Le premier kilomètre de la Route des Grands Crus
La Cité Internationale de Gastronomie et du Vin (CIGV) matérialise le point de départ de la Route des Grands Crus, qui permet d'explorer tous les villages viticoles au sud de Dijon, qui ont bénéficié du classement à l'Unesco des Climats de Bourgogne.
La grande chapelle, située sur le site, était auparavant la salle des malades. Elle est consacrée maintenant aux Climats de Bourgogne.
Le site était initialement un hospice, l'hôpital Notre-Dame de la Charité, fondé au XIIIè siècle par Eudes III, pour devenir l'hôpital général de Dijon, avant de déménager sur un site neuf à l'Est de la ville en 2015. Le site a été marqué par 800 ans d’occupation hospitalière.
Pour Sladana Zivkovic, adjointe au maire de Dijon et déléguée aux relations internationales et au tourisme : "La Cité se veut être un point de départ et un point de rayonnement, mais aussi un trait d'union entre tout le reste de la ville et le centre-ville , et de l'autre côté, la route des Grands Crus."
Renouer avec le passé viticole de la ville
Jean-Luc Theuret est président des vignerons de Bourgogne Dijon. Il s'est plongé dans l'histoire viticole de la ville : " Dijon est une très ancienne cité viticole. Déjà au Vème-VIème siècle, on retrouve chez Grégoire de Tours des informations indiquant que Dijon est entourée de vignes, 'de nobles cépages et de nobles breuvages'. Ça fait 15 siècles qu'on retrouve autour de Dijon ce passé, cet historique et cette culture viticole."
Des parcelles de vignes ont déjà été replantées à Dijon, Talant, Corcelles-les-Monts depuis 2018, à titre d'essai. Jean-Luc Theuret est très confiant pour la suite : "Aujourd'hui sur les 5 communes qui ont encore l'appellation Bourgogne autour de Dijon, c'est-à-dire Daix, Talant, Corcelles-lès-Monts, Plombières-lès-Dijon et Dijon, on a environ 200 hectares qui sont potentiellement replantables en Bourgogne. L'ensemble des études géologiques et pédologiques (études sur la formation et l'évolution des sols ndlr) montre qu'il y a une partie du sol totalement propice à la culture de la vigne, ce qui vient conforter l'Histoire. Il y a ici tous les éléments à la fois de sol, de sous-sol, de climats où on peut faire du très bon vin."
Et le résultat final a été apprécié : "Le résultat est plutôt positif. On a fait deux ou trois dégustations auprès de professionnels et de particuliers, qui montrent qu'il y a réellement une identité Bourgogne Dijon. Et les professionnels disent 'c'est mieux qu'on pensait'. Les particuliers ont une approche double : déjà très fiers de dire je peux offrir du Dijon, et espèrent que ça redonne une visibilité supplémentaire à leur ville."
Jean-Luc Theuret fédère tous les viticulteurs qui vont exploiter les vignes replantées autour de Dijon : "Au niveau du Bourgogne Dijon, chaque mois un vigneron différent sera mis en avant à la CIGV, qui a des vignes et du vin Bourgogne Dijon."
De plus, l 'appellation "Bourgogne Dijon" sera proposée dans l'Oenothèque de la Cité, parmi les 3000 autres références de vins (1000 vins de France, 1000 vins de Bourgogne, 1000 vins du Monde sont disponibles à la dégustations à la CIGV.)
Le vin ne sera pas l'ambassadeur de la CIGV, mais va tout de même avoir un rôle à jouer dans l'identité de Dijon, métropole viticole : " Notre logique à nous est de déterminer une image, une histoire spécifiques à raconter autour de notre Bourgogne Dijon. On a de quoi le personnaliser, et c'est à nous, professionnels, de travailler autour de cela."