Cité de la gastronomie : trois villes retenues, Beaune écartée

La mission d'évaluation préconise la création d'un réseau de Cités de la gastronomie, avec Tours, Rungis et, Dijon. Elle juge difficilement réalisable le projet de Beaune.

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Dijon, Paris-Rungis et Tours devraient former le "socle" d'un réseau de Cités de la gastronomie, selon les préconisations de la Mission française du patrimoine et des cultures alimentaires (MFPCA), validées vendredi 11 janvier 2013 par le gouvernement. 
La création de la Cité de la gastronomie est la mesure phare de l'inscription par l'Unesco du "repas gastronomique des Français" au patrimoine de l'Humanité en novembre 2010. Elle doit permettre à la France de se doter d'un outil de promotion de sa culture alimentaire et de valorisation de son patrimoine gastronomique.

La MFPCA a fait le choix d'un réseau car malgré des "dossiers de qualité", aucune des candidatures ne pouvait "prétendre seule à la création d'un grand et unique établissement à vocation internationale dédié aux cultures culinaires de France et du monde", écrit-elle dans son rapport mis en ligne. Dès lors, la Mission a choisi des villes dont "les réponses aux critères définis sont apparues les plus précises et les plus convaincantes", écrit la mission qui souligne aussi la complémentarité des projets.



Reportage de Claire Pain et Jean-François Guillemard


Cinq villes étaient en lice, dont Beaune qui a été écartée complètement car le projet était "très difficilement réalisable". Lyon a séduit les membres de la MFPCA mais son projet ne répondait que "trop partiellement aux ambitions qu'aurait pu nourrir la première +capitale mondiale de la gastronomie+". Mais sa candidature peut être "repensée et refondée". Lyon ne doit donc "pas être exclue du schéma proposé, mais devrait faire l'objet d'une nouvelle réflexion". 

Le réseau pourra d'ailleurs être "ultérieurement ouvert à d'autres villes candidates représentatives de la diversité des régions de France", stipule le communiqué publié par les ministres de la Culture, de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire. La Mission n'a pas fini son travail, puisque les trois ministres ont demandé aux projets retenus des éléments complémentaires, notamment en matière de financement. "Nous demandons aux collectivités d'avoir des dossiers qu'elle puissent financer elles-mêmes, sans que l'Etat soit obligé de contribuer financièrement", a insisté Mme Filippetti. Les villes retenues ont jusqu'à la mi-avril pour apporter ces précisions.

Tours s'est déjà proposée de devenir le "lieu de pilotage" de ce réseau. Dijon parle de "bonne nouvelle pour (la) ville, son attractivité, son développement touristique et économique", selon le sénateur-maire François Rebsamen.

Voici un extrait de son communiqué :
" le choix, raisonnable, de constituer un réseau plutôt que de choisir une seule ville prouve qu’aucun territoire, en France, n’a le monopole de la gastronomie. A terme, le réseau « original et fédérateur » que nous allons constituer permettra de valoriser la diversité de la gastronomie française à l’échelle internationale. Nous attendons sereinement et sans suffisance la décision des ministres concernés qui déterminera les villes membres du réseau. C’est avec détermination que nous nous inscrivons dans la démarche du gouvernement.
La décision de positionner Dijon comme l’une des trois villes phares du réseau des cités de la gastronomie est une bonne nouvelle pour notre cité et tous ses habitants. Elle constitue une opportunité exceptionnelle de promouvoir Dijon et la Bourgogne dans le monde entier, d’accroître notre rayonnement et notre attractivité économique et touristique."

En revanche, Lyon, ville dirigée par un autre ténor socialiste Gérard Collomb, fait grise mine. L'adjoint au maire Jean-Michel Daclin dénonce même des "manoeuvres de guerre picrocholine" de la part de la mission.

A lire sur le site de l'Express : une interview de Jean-Robert Pitte : "Aucune ville ne réunissait tous les critères requis".

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