Nous vivons une période inédite et nous nous retrouvons tous confinés. Une sitiuation différente selon son positionnement géographique, la composition de son foyer, le type et les dimensions de son logement. Alors comment trouver des aspects positifs à tout cela ? Un psychiatre bourguignon répond.
Difficile, de premier abord de trouver du positif dans un confinament qui s'annonce long quand on est seul dans un petit appartement ou bien en famille 24 heures sur 24. Une situation inédite pour beaucoup d'entre-nous dans laquelle il faut bien tenter de voir quelques lueurs d'espoir et qui peut aussi nous en apporter comme nous l'explique le docteur Gérard Milleret, psychiatre à Dijon.
En quoi se retrouver confiné peut-il être positif ?
Le confinement par lui-même est une mesure préventive pour éviter la propagation de l'épidémie qui reste encore inconnue et sources d'angoisses réactionnelles au vu de ce contexte. Il est donc positif en théorie sur le plan médical et rassurant pour la population car pour l'instant c'est la seule arme préventive que nous avons contre cette situation. Il a montré son efficacité dans d'autres pays, et par les explications données est compréhensible.
Quels aspects qui pourraient sembler négatifs au premier abord, pourraient être transformés positivement et comment ?
Des réactions se mettent en place : contact avec la famille, l'entourage, par téléphone, par « visio », Skype, Whatsapp... mais aussi une convivialité pour lutter contre l'isolement comme les apéritifs à distance avec le voisinage, ou par visio, par exemple. Des soutiens aux soignants, aux professionnels comme les applaudissements à 20h, où les cloches qui résonnent.
On voit ainsi s'installer un moyen de défense pour se rassurer et lutter contre la solitude et les inquiétudes qui peuvent nous envahir. Ce peut être de différentes façons : activités adaptées, contacts indirects avec l’extérieur, occupations variées… Ce sont des attitudes de personnalité névrotique rassurantes, tout à fait normales si nous les analysons.
Confinés, que peut-on faire pour « positiver » ?
Il faut se dire que c’est rassurant pour éviter la contamination mais que c’est aussi l'occasion de s'occuper de ce qui n'a pas pu être fait chez soi, ou même pour soi.
Prendre du temps pour ce qui n'a pas pu être fait suite aux obligations du quotidien (faire du rangement, du bricolage, lire, se documenter, regarder des films, des reportages de toute nature ...) Mettre en place des éléments qui jusque-là pouvaient être reportés à plus tard ou aux Calendes grecques selon l'expression consacrée ! Ce sont des aspects positifs qu'il faut mettre en valeur afin d'éviter des tendances anxio-dépressives dues à ce contexte.
En famille ou seul comment mettre à profit ce confinement ?
En famille cela peut être l’occasion de se rapprocher, de discuter et de se retrouver. Ne plus être dans un quotidien de tension, après une journée de travail, par exemple et ainsi vivre les choses de façon plus apaisées. Attention, vivre dans une situation de confinement peut réveiller d’anciens conflits. Il faut alors privilégier le dialogue. Aménager son quotidien avec différentes « plages » dans la journée qui sont une sorte de compromis pour bien vivre ensemble.
La solitude peut aussi aggraver le malaise, mais peut-être que le mieux est de trouver un aménagement de son espace. Par exemple, s’isoler dans le cas d’un télétravail d’un parent quand cela est possible ou encore avoir des moments prévus pour dialoguer avec différentes possibilités suivant les familles, trouver des occupations pour les enfants en leur expliquant le plus simplement sans non-dits idéalement cette épidémie inédite.
Si on est confiné seul, on peut profiter de ce temps pour réfléchir à soi-même, proche de l’introspection. On peut faire le point sur soi-même. On peut mieux se retrouver, réfléchir à l’avenir, à l’après confinement et faire des projets.