Jean-Jacques Coiplet, nouveau directeur de l'Agence régionale de santé de Bourgogne-Franche-Comté, indique ce jeudi 1er décembre que la région est en "forte tension" du fait des virus qui circulent en ce moment. Il incite à respecter les gestes barrière.
Avec l'hiver, le froid et la grisaille, les virus font leur retour en Bourgogne-Franche-Comté. Ce jeudi, à l'occasion de la présentation de son nouveau directeur Jean-Jacques Coiplet, l'ARS a fait le point sur les trois épidémies qui causent le plus de contaminations dans la région : covid, grippe, bronchiolite.
La bronchiolite, responsable de "fortes tensions" à l'hôpital
Depuis quatre semaines, si la médecine de ville reste relativement épargnée, l'hôpital est en "forte tension" à cause de la bronchiolite. "On reçoit beaucoup de très jeunes enfants, âgés de quelques mois ou quelques semaines, voir même des prématurés", note Alain Morin, directeur de la santé publique à l'ARS.
Aucun hôpital n'a déclenché son plan blanc pour l'instant, "mais ils sont tous en 'mode crise' au quotidien, nous n'avons jamais plus de 10 lits disponibles dans toute la BFC". Pour l'heure, il n'a pas été nécessaire de réaliser des transferts extra-régionaux, c'est-à-dire de déplacer des petits malades dans d'autres établissements faute de place en Bourgogne-Franche-Comté. En revanche, nos hôpitaux accueillent des patients d'autres régions qui manquent de place, d'Île-de-France notamment.
L'ARS note surtout "un épuisement du personnel en pédiatrie, des arrêts maladie liés au covid notamment". Des infirmières libérales sont mobilisées et viennent prêter main-forte à l'hôpital - "on doit d'ailleurs saluer cette solidarité", note le directeur de l'ARS Jean-Jacques Coiplet.
Il y a toutefois un espoir : dans la région Hauts-de-France, première touchée par l'épidémie de bronchiolite, les chiffres des contaminations "commencent à baisser". "Cela veut dire qu'on a peut-être atteint le pic, et notre chance, c'est que la bronchiolite est un virus qui redescend très vite une fois le pic passé".
Le covid : la neuvième vague est bien là
Autre virus du moment : le covid. "On est entré dans la neuvième vague depuis une dizaine de jours", indique l'ARS. Avec une particularité : cette fois, les contaminations concernent toutes les tranches d'âge, "alors qu'avant, les jeunes avaient tendance à être davantage touchés". Une raison à cela : la vaccination qui est "assez faible" : "on ne voit pas de regain d'intérêt", constate Jean-Jacques Coiplet.
Actuellement, seuls 37 % des plus de 65 ans sont "couverts", c'est-à-dire qu'ils ont soit effectué leur rappel, soit qu'ils ont été infectés il y a moins de six mois. "Je rappelle que le vaccin est le seul outil efficace de prévention des formes graves", insiste le docteur Mohamed Si Abdallah, directeur adjoint de l'ARS. Pour rappel, les injections de rappel anti-covid sont ouvertes à partir de 60 ans, chez son médecin traitant ou en pharmacie. L'ARS espère convaincre une partie de la population avec le vaccin français Sanofi, qui doit être disponible d'ici quelques semaines.
L'ARS rappelle qu'à l'approche des fêtes, "il faut se protéger soi-même et protéger sa famille, surtout les plus fragiles". Elle incite aussi à respecter les gestes barrière : porter le masque, ouvrir les fenêtres pour aérer, se laver les mains régulièrement. "Je comprends très bien qu'il y ait une forme d'usure. On se dit 'encore une nouvelle vague'... Mais il faut vraiment respecter ces gestes barrière", affirme Jean-Jacques Coiplet.
La grippe : "la vague arrive et elle sera forte"
C'est le troisième virus qui préoccupe les pouvoirs publics : la grippe est en train de faire son retour. Pour l'heure, la région est encore en "vert", mais toutes les régions alentours ont franchi le seuil épidémique, et la Bourgogne-Franche-Comté ne va pas tarder à suivre. "La vague arrive et on s'attend à ce qu'elle soit assez forte, d'ici deux ou trois semaines", estime Alain Morin, le directeur de la santé publique de l'ARS.
Comme pour le covid, la vaccination ne fait pas recette. Elle est en baisse de 13% dans la région par rapport à l'an dernier.
► Jean-Jacques Coiplet, directeur de l'ARS Bourgogne-Franche-Comté, est l'invité du JT 19/20 de France 3 Bourgogne ce jeudi 1er décembre pour développer ces sujets. Le direct est à suivre ici.