Déconfinement : ça cale au redémarrage pour les auto-écoles

Les auto-écoles, autorisées à rouvrir leurs portes sous réserve de l'application des mesures sanitaires pour éviter la propagation du coronavirus, ont du faire marche-arrière ce lundi 11 mai en raison d'un décret publié dans la nuit. Un cafouillage dénoncé par les professionnels bourguignons.

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Il devait redémarrer au quart de tour lundi 11 mai et d’ailleurs Mathieu Dejaune, le gérant de l’auto-école de Longwic avait passé une partie du week-end à préparer la reprise des leçons de conduite planifiée dans l’après-midi du 11 mai. « Les services de l’Etat nous ont adressé un mail ce vendredi 8 mai  pour nous donner l’autorisation de rouvrir lundi 11 mai donc on s’est préparé en contactant les salariés et les clients et en préparant les nouveaux protocoles sanitaires qui permettent cette ouverture. On les connaissait déjà via les organisations professionnelles ».  
 

Lundi 11 mai, 10 heures. Matthieu réunit ses 6 salariés, heureux de pouvoir reprendre après un arrêt total d’activité le 16 mars dernier en raison de l’épidémie de coronavirus. Depuis cette date, certains étaient placés en chômage partiel, d’autres en arrêt maladie pour garde d’enfants. « Je leur ai transmis les informations sanitaires nécessaires à la reprise de l’activité et à 13 heures les premières leçons de conduites ont redémarré » explique le gérant de l’auto-école de Longwic.

Mais quelques minutes plus tard, c’est un email du Conseil National des Professions de l’Automobile qui vient l’informer d’un changement radical intervenu dans la nuit : « nous avons découvert ce matin avec stupeur un décret publié au Journal officiel de ce jour et valable pour deux jours (11 et 12 mai 2020) indiquant que le Gouvernement n'autorisait pas les écoles de conduite à recevoir du public (article 8 du décret n°2020-545 du 11 mai 2020) ». Et l’organisation professionnelle d’insister : « en l'état des textes actuels, nous devons à contre-cœur vous recommander de tenir compte de cette interdiction jusqu'au mardi 12 mai au soir ».

 
 
Pour Matthieu Dejaune c’est la stupéfaction : « quelques minutes après la réouverture, j’ai dû envoyer un message à mes salariés pour leur demander d’interrompre leurs leçons de conduite et de revenir à l’auto-école ». Une situation délicate vis-à-vis des élèves et de leurs parents : « On les fait revenir et une heure après on leur dit finalement non. On passe pour des guignols par la faute de l’administration. Sans compter le travail réalisé en fin de semaine dernière pour organiser la reprise qui n’a servi à rien puisque que lundi après-midi j’ai dû défaire tout ce que j’avais préparé » s’indigne le gérant de l’auto-école.

 

"C’est le chaos, le cirque, c’est n’importe quoi, s’insurge Pascal Munier. Je ne sais pas s’ils se rendent compte ! " - Pascal Munier



Selon Pascal Munier, vice-président du CNPA, branche éducation routière, en Côte d’Or « c’est en raison du vote tardif au parlement de la prolongation de l’Etat d’Urgence sanitaire que cette situation est intervenue puisque que le décret est paru dans la nuit précédant la date retenue pour notre réouverture ». Ce décret, en son article 8, concerne les écoles de conduite jusqu’au mardi 12 au soir.  

Le représentant de la profession a dû informer les gérants des près de 90 auto-écoles de Côte-d’Or, lundi 11 mai dans l’après-midi, qu’il n’étaient finalement pas autorisés à reprendre leur activité, le jour-même de leur redémarrage exercé, dans un premier temps, avec l’accord des autorités compétentes.

Une situation difficile pour Pascal Munier, lui aussi gérant d’auto-école à Dijon : « on a la pression des élèves, les incertitudes juridiques et toujours pas de dates d’examens car les protocoles sanitaires pour les inspecteurs ne sont toujours pas validés par le ministère ». « C’est le chaos, le cirque, c’est n’importe quoi, s’insurge Pascal Munier. Je ne sais pas s’ils se rendent compte ! C’est un million de candidats au permis de conduire par an en France ! ».

Des professionnels qui s’inquiètent aussi d’un possible nouveau décret dans les heures qui viennent. Il pourrait prolonger l’interruption et laisser leur activité au point mort.


 
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