On l'appelle la boisson des poètes. L'absinthe, c'est une spécialité venue tout droit des montagnes jurassiennes. Le spiritueux est aussi désormais produit en Bourgogne, à Dijon, où un groupe d'amis a ouvert sa propre distillerie artisanale. Son nom : Burgundy Distilab.
En entrant dans l’atelier de Burgundy Distilab, c’est un parfum d’anis qui vient réveiller nos narines. Cette odeur, c’est celle de l'absinthe, sortie tout droit de l'alambic. "L’absinthe verte va s’écouler sur d’autres plantes qui sont dans un réceptacle afin de donner une belle teinte. La distillation dure entre quatre et cinq heures", explique Baptiste Debeaumont, artisan producteur de spiritueux.
Une entreprise bourguignonne qui s'attaque à une spécialité jurassienne, c'est un pari osé, mais pas de quoi effrayer Baptiste Debeaumont. "L'anis reste une base, mais l’idée c’était de donner un autre aperçu de l’absinthe. On voulait chercher quelque chose d’un peu plus frais."
L’idée c’est de prendre le temps, faire de très longues macérations et aller chercher une qualité assez élevée.
Baptiste DebeaumontBurgundy Distilab
Dans l’absinthe, on trouve un mélange de plantes aromatiques. De l’anis, de la coriandre, du fenouil, du laurier, et pour se démarquer Burgundy Distilab a sa petite touche personnelle. “On a du bourgeon de sapin qu’on va cueillir en local et qui va apporter de la profondeur et de la fraîcheur.”
"On ne veut pas devenir une grosse entreprise"
Julie Moreau s'occupe de l'aspect commerce de l'entreprise Burgundy Distilab. Et elle est persuadée que l'absinthe peut revenir sur le devant de la scène. "On essaie d’atténuer le côté anisé qui peut repousser certains. On veut aussi rajeunir toute l’image et l’histoire autour de l’absinthe, en proposant des dégustations pures, ou en l'introduisant dans des cocktails."
“On cherche à rester local et laisser le produit pur, un peu comme un privilège dijonnais.”
Julie MoreauBurgundy Distilab
La commercialisation de cette absinthe dijonnaise a débuté en septembre avec un objectif : produire 2 500 bouteilles à l’année. "On a eu pas mal de demandes. Notre style attire des jeunes, tout comme le côté non anisé de la boisson. On se focalise sur les bars, les brasseries, les restaurants et les cavistes. Par la suite, on va s’ouvrir aux particuliers."
Pour donner une touche encore plus dijonnaise, les jeunes entrepreneurs pensent déjà ajouter des feuilles de cassis à leur recette. Quant à la macération, elles pourraient se faire bientôt en fût de chêne.