Alors que Thomas Pesquet s'envole le 22 avril dans l'espace, des chercheurs de l’Inserm et de l’université de Bourgogne présentent les résultats de travaux sur les effets de la gravité sur notre cervaux. Des recherches qui pourraient aider les personnes handicapées ou les malades d'Alzheimer.
C'est un petit pas pour l'homme mais un grand pas pour l'humanité, en tout cas pour la connaissance du cerveau et des effets de la gravité. Alors que Thomas Pesquet s'apprête à repartir dans l’espace pour la mission Alpha, les connaissances progressent concernant l’adaptation de l’Homme à la gravité grâce à des chercheurs de l’Inserm et de l’université de Bourgogne au sein du laboratoire CAPS « Cognition, action et plasticité sensori-motrice ».
"C'est un travail fondamental, sur comment fonctionne notre système nerveux, faire travailler notre corps le moins possible" explique Jérémie Gaveau, maître-conférencier et chercheur à l'Université. Jusqu'ici, on pensait que le cerveau compensait en permanence les effets de la gravité. Mais de nouvelles expérimentations viennent d'ouvrir une autre voie, il ne compense pas mais au contraire l'utilise à son profit.
"Notre cerveau se sert de la gravité pour minimiser les efforts que nos muscles doivent déployer. Regardez lorsque vous buvez un café, votre main accèlère pour porter la tasse à la bouche avant de ralentir en arrivant aux lèvres. La gravité va aider à freiner en douceur sans utiliser de muscles superflux" détaille le chercheur.
Une aide pour Alzheimer ou les personnes handicapées
Des expérimentations se sont déroulées sur des humains à l'Université de Bourgogne, et sur des primates à New-York dirigées par Jérémie Gaveau. "On demandait par exemple aux individus de faire des mouvements de bras en position assis ou debout. On a ensuite enregistré leur réaction dans l'espace et le temps grâce à des caméras infra-rouge tout en enregistrant leur activité electricque (cerveau-muscle)".
Le cerveau envoie donc bien des commandes électriques activant et désactivant les muscles de manière très précise afin d’exploiter les effets de la gravité pour accélérer nos mouvements descendants et décélérer nos mouvements ascendants. "Notre cerveau anticipe beaucoup de choses, il ne fonctionne pas en attendant. S'il se trompe, un retour sensoriel va le corriger. Si on porte une bouteille d'eau qu'on pensait plus lourde, il va compenser et corriger notre mouvement. Cela permet d'économiser nos efforts. " explique le chercheur.
A terme, cette avancée pourrait permettre d'aider au mouvement des personnes handicapées ou à la programmation des mouvements de robots humanoïdes. "Cela peut nous aider aussi à agir sur la maladie d'Alzheimer, ou dans les troubles d'équilibre des personnes agées notamment" appuie-t-il. La même étude avait aussi été menée en apensateur avec l'Agence spatiale Européenne.