Dijon : une enquête en cours pour participation à un groupement violent après la manifestation de nationalistes turcs

Jeudi 29 octobre dans les rues de Dijon, ils étaient une soixantaine à s'être rassemblés. Arborant des drapeaux turcs et clamant des slogants nationalistes, avant d'être dispersés par les forces de l'ordre. Cette manifestation avait suscité de vives réactions. Une enquête est en cours.

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Une manifestation de plusieurs dizaines de personnes se revendiquant de la communauté turque a eu lieu le jeudi 29 octobre au soir peu après 20 heures dans le centre ville de Dijon. Les manifestants affichant des drapeaux turc ont notamment arpenté la rue Jean-Jacques Rousseau, le quartier du Grand théatre avant de prendre la direction de la gare de Dijon.
 


Parmi les slogans entendus "Arménie terroriste" et des insultes au président français Emmanuel Macron, ponctués de proclamations "Allahou Akbar" et de mots d'ordres favorables au président turc R. Erdogan.

Les manifestants ont ensuites été dispersés à l'approche de la gare de Dijon. Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes. 
 

 

Une enquête a été ouverte

Ce samedi 31 octobre, le Procureur de la République de Dijon, Eric Mathais a déclaré qu'une enquête était en cours. Trois chefs d'accusation ont été retenus à l'encontre des manifestants : participation à un groupement violent, violences en réunion sur personnes dépositaires ainsi qu'organisation d'une manifestation sans déclaration.
 

Larges condamnations

Les différentes vidéos filmées par des manifestants mais aussi des témoins ont pour certaines été vues plus de 100 000 fois. Dans la soirée, plusieurs élus ont réagi. C'est le cas de Gilles Platret, maire (LR) de Chalon-sur-Saône et candidat à la présidence du conseil régional de Bourgogne Franche-Comté : "Le communautarisme gagne du terrain une fois encore à #Dijon, à la faveur ce soir d’une manifestation identitaire des #Turcs sur fond de cris religieux, en centre-ville. Quelle pitié de voir, après les émeutes interethniques de cet été, cette ville à ce point gangrenée !"

Ces commentaires se sont multipliés à droite, à l'extrême-droite, mais aussi à gauche à l'image d'Arnaud Guvenatam, représentant France Insoumise à Dijon. "Je m'insurge de cette manifestation des sympathisants de Erdogan à Dijon. Les loups gris ou les islamistes de l'AKP [le parti du président turc Recep Tayp Erdogan] n'ont pas à manifester de la sorte. Ces gens peu recommandables s'en prennent à nos compatriotes d'origine arménienne. C'est intolérable."

Ce vendredi matin, le préfet de Côte d'Or, Fabien Sudry "condamne de la manière la plus ferme" la manifestation "d'environ 70 jeunes qui ont arboré des drapeaux turcs". A

ucune dégradation ni détérioration n'est à déplorer fait savoir la préfecture. Les services de renseignement travaillent à l'identification des participants.

Ce vendredi matin, c'est le maire de Dijon (PS), François Rebsamen qui apporte à son tour la condamnation du rassemblement. Les slogans religieux sont insupportables, alors que la France est en deuil, le jour même de l’attentat de la basilique de Nice qui a coûté la vie à trois personnes et semé l’effroi. Je souhaite que ce genre de manifestation, véritable provocation à l’égard de la République, soit interdite".

Le maire de Dijon en profite pour répondre directement à son homologue de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret. "Quant au maire de Chalon-sur-Saône qui s’est exprimé par un tweet odieux, je regrette la petitesse de son esprit. Ses visées électoralistes régionales ne justifient pas selon moi de déshonorer ainsi la fonction de Maire."
 


Plusieurs précédents ces derniers jours 

Mercredi 28 octobre, dans la vallée du Rhône, une manifestation de "soutien au peuple arménien du Haut-Karabakh" bloquait l'autoroute A7. Rapidement, la protestation a dégénéré en affrontements entre communautés turques et arméniennes. Les heurts se sont depuis poursuivis à Vienne (Isère) et à Decines dans la banlieue de Lyon.


 

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