Guimba Coulibaly, un boulanger de 20 ans, est menacé d’être expulsé de France où il vit depuis plusieurs années. Le collectif qui se bat pour lui permettre de rester à Dijon a organisé une manifestation et lance un appel.
 

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Qui est Guimba ?

Quand Guimba est arrivé en France en 2016, il était encore mineur. Parti du Mali, il a traversé seul une partie de l’Afrique à pied et franchi la Méditerranée dans une embarcation de fortune. C’est par hasard qu’il s’est retrouvé à Dijon.

Au départ, le jeune garçon sans famille a été pris en charge par les services départementaux de l'ASE (Aide sociale à l'enfance).

Il a fait des études de boulangerie-pâtisserie au lycée du Castel. Mais, sa demande d’asile ayant été déboutée, il a reçu une OQTF (obligation de quitter le territoire français). "Cette décision est tombée le jour où il passait les épreuves du bac, ce qui ne l’a pas empêché d’obtenir son diplôme avec la mention Assez Bien", explique Christine Mehdaoui, enseignante et membre du collectif LAIC (Collectif du lycée d’accueil inter-national du Castel).

"Guimba est un garçon extrêmement courageux. Son rêve est de travailler le chocolat. Après son bac Pro, il voulait obtenir une mention complémentaire. Il avait trouvé un patron pour son apprentissage, mais tout a été remis en question avec cette OQTF. 

Il a tout de même réussi à obtenir un emploi de boulanger, mais là encore tout s’est arrêté le 20 décembre 2019 quand il a reçu une assignation à résidence. En effet, comment arriver à pointer au commissariat de la place Suquet tous les matins à 8 h, alors qu’il vient de prendre son travail à 5h et qu’il n’a pas fini sa journée ?"
 

 

Pourquoi la situation de Guimba est-elle inquiétante ?

Mercredi 15 janvier 2020, l’angoisse est montée d’un cran au sein du collectif d’associations qui entoure Guimba. En effet, le jeune homme a reçu un document signé du préfet qui rappelle son OQTF et lui annonce qu’il est convoqué à l’école de police de Vincennes, dans la région parisienne, pour "une audience consulaire" mardi prochain le 21 janvier.

"On ne sait pas ce que cela signifie, c’est la première fois qu’on entend parler d’une "audience consulaire". En revanche, ce qu’on sait, c’est que l’école de police de Vincennes est un centre de rétention pour migrants", expliquent les membres du collectif qui épaulent Guimba depuis plusieurs mois. Or, "si on le renvoie au Mali, sa vie serait en danger", disent ses soutiens.

"C’est d’ailleurs pour cela que nous nous relayons par petits groupes pour l’accompagner tous les jours au commissariat. Car, nous craignons qu’en se rendant là-bas pour pointer, il soit emmené dans un centre de rétention et expulsé."

 

 

Pourquoi la préfecture veut-elle expulser Guimba ?

"La préfecture de Côte-d’Or lui a délivré une obligation de quitter le territoire, car elle conteste son acte de naissance pourtant validé par les autorités du Mali, comme elle le fait de plus en plus systématiquement pour les jeunes Africains", précise Paul Garrigues, président de la section de Dijon de la Ligue des Droits de l’Homme.

Ce jeudi matin, ils étaient environ 200 personnes, dont de nombreux élèves, à accompagner Guimba jusqu’au commissariat. Ils avaient apporté des baguettes de pain et scandaient "Il ne vole pas le pain des Français, il le fabrique !"

"On a lancé un appel au préfet et aux élus. On attend des retours." En attendant, des membres du collectif restent toujours avec Guimba au cas où.

 
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