Après les choix d'orientation, vient le moment de trouver un logement pour les étudiants. À Dijon, il est de plus en plus difficile de trouver de quoi se loger. Pour s'adapter aux phases d'admission de Parcoursup, le centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous) a changé son algorithme. La première phase aura lieu le 14 juin.
Après la pression de la première phase d’admission de Parcoursup vient l'épineuse question de trouver un logement pour certains étudiants. La fin de l'année scolaire rime avec chassé-croisé, pas seulement sur les routes, aussi sur le campus de Dijon (Côte-d'Or). Il y a les étudiants qui ont fini leur année et qui s’en vont, les nouveaux qui attendent leur attribution de logement et ceux qui souhaitent conserver le leur.
En vue de s’adapter à cette situation et au système de Parcoursup, le Crous renouvelle son algorithme. Il y a maintenant quatre tours d’attribution des logement contre un seul auparavant. A partir du 14 juin, 1 300 logements pourront déjà être attribués.
Près de 35 000 étudiants à l’université de Bourgogne doivent potentiellement se loger, mais d’après l’observatoire du logement étudiant, le Crous ne dispose environ que de 3 600 places.
Pour un logement, il y a quatre demandes mais c’est à nuancer puisque les étudiants font des demandes multiples
Emmanuel Olivaud, directeur du site du Crous Dijon
Boulevard Mansart, le pavillon Mâcon est en pleine rénovation. Les anciennes chambres sont transformées en petites studettes d'une vingtaine de mètres carrés. Les étudiants disposeront donc de leurs propres sanitaires et kitchenettes, pour mieux "répondre aux standards de confort", d'après le Emmanuel Olivaud, directeur du Crous Dijon. Ces nouvelles installations seront proposées aux étudiants pour un loyer de 341 euros tout compris. Fermés à la rentrée 2021-2022, la direction annonce que ces logements seront prêts pour la rentrée prochaine.
En revanche, cette rénovation a un coût puisqu’il y a presque un tiers des logements en moins dans ce bâtiment. A la pénurie initiale de logements étudiants s'ajoute donc cette nouvelle problématique.
Des difficultés pour se loger
Anissa, étudie à Dijon depuis 3 ans. Elle ne va pas garder son logement Crous. "Je paye mon logement avec ma bourse mais en juillet-août je ne l'ai pas. C’est vrai que j'ai un peu peur de laisser mon appartement parce que je ne sais pas si je vais en retrouver un".
Yann, étudiant, ne loge pas au Crous mais a mis deux mois à trouver un logement dans le privé. "Très clairement c’était le premier arrivé, le premier servi. Les agents immobiliers nous le disaient aussi, à quelques heures près c’était fichu".
Mathilde, étudiante, a trouvé son appartement dans le privé. "Si je n’avais pas mes parents derrière, ça serait compliqué de financer mon logement toute seule."
La part des étudiants ne diminue pas
Alors comment remédier à cette pénurie ? Victorien Di Fraja, président de l’association Conglomérat Dijon Métropole répond "ça fait 10-15 ans que les associations demandent la construction de logements Crous". Selon lui "si on doit se satisfaire que le Crous construise des logements tous les 20 ans ce n’est pas viable. On sait que la courbe des étudiants est en croissance jusqu’en 2023 voire 2024".
Il est vrai que de plus en plus d’étudiants optent pour des études longues. Les effectifs en cursus master ont augmenté de 2,9% à la rentrée 2021-2022 (systèmes d'information et des études statistiques). Il ajoute que le problème est plutôt national et que les Crous ont de moins en moins de dotations.
Avec son association, Victorien Di Fraja aide les étudiants dans leur recherche de logement. Ils proposent d’autres alternatives au Crous.