Deux "gilets jaunes" ont comparu devant le tribunal correctionnel de Dijon mardi 26 février 2019. L'un d'eux a été condamné à huit mois de prison ferme pour violences envers des policiers. Il a été reconduit en prison à l'issue de l'audience.
Plus d’un millier de personnes ont défilé dans les rues de Dijon lors de la quinzième manifestation des "gilets jaunes" qui a eu lieu samedi 23 février 2019. Cette nouvelle journée de manifestation avait été marquée par huit interpellations.L'une de ces personnes était jugée ce mardi. Il s'agit d'un homme de 37 ans qui devait répondre de :
- violence sur une personne dépositaire de l’autorité publique lors de manifestation sur la voie publique le 23 février 2019 à Dijon.
- participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions ou dégradations de bien
- rébellion
Deux jours d'ITT
Au moment de son interpellation, l’homme a été vu en train de jeter un projectile sur des CRS. Il a reconnu les faits.
Lorsqu’on lui demande pourquoi, il hésite puis déclare : « J’en avais marre de me faire gazer. J’ai répliqué. »
Il a reconnu également s’être enfui à la vue de policiers approchant. Il est tombé et deux fonctionnaires ont procédé à son interpellation.
Il les insulte : « fils de pute », « sale pute ». Il donne un coup de poing à un des deux policiers casqués. Les représentants des forces de l’ordre tentent de lui glisser les menottes. Il aurait alors saisi le doigt d’un des policiers et le lui aurait retourné. Le prévenu nie. Le policier aura néanmoins deux jours d’ITT.
"Je suis quelqu'un qui n'aime pas les flics"
L'homme de 37 ans vit en région dijonnaise depuis octobre. Sans emploi, il est venu en Côte-d'Or dans le but de chercher du travail. Il habite chez un ami et a cessé tout contact avec sa famille depuis plusieurs années.Pourquoi cette rupture familiale ? Il répond : "Je ne sais plus."
Lorsqu'on lui demande ce qu'il pense de la police, il dit simplement : "Je n'aime pas les flics." L'homme a été condamné à plusieurs reprises. En 2017, il devait exécuter des travaux d'intérêt général. Il ne l'a pas fait. Raison invoquée ? "Je ne veux pas travailler gratuitement."
L'avocate des deux policiers le décrit comme "un petit nerveux, un petit coléreux qui a envie de casser du flic."
A l'issue de l'audience, le "gilet jaune" a été condamné à huit mois d'emprisonnement et à payer des dommages et intérêts.
Pour Anne-Lise Grandhay, qui defend les deux policiers : "Dans les manifestations, il n'y a pas la place pour la violence et encore moins la violence anti-police. J'espère que ce jugement sera une leçon, une épée de Damoclès pour tout ceux qui sont là pour casser du flic."