Dijon : Ibrahima Barry, jeune apprenti boulanger menacé d'expulsion, va pouvoir terminer sa formation

Suite à un rendez-vous à la préfecture de Côte-d'Or ce vendredi 22 janvier, Ibrahima Barry, jeune Guinéen en apprentissage dans une boulangerie de Dijon, a appris qu'il allait pouvoir rester en France au moins six mois, le temps de l'examen de son dossier de demande de titre de séjour.

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Bonne nouvelle pour le jeune Ibrahima Barry. Ce Guinéen, qui aura 18 ans au mois de février, va pouvoir rester en France au moins jusqu'au mois d'août prochain. C'est ce qu'il a appris après un rendez-vous à la préfecture de la Côte-d'Or ce vendredi 22 janvier.

"Il m'a annoncé que la préfecture avait accepté qu'il dépose son dossier, nous a indiqué son patron, le boulanger Frédéric Tarride. Il a une attestation, donc il va pouvoir continuer de travailler chez moi pour une durée d'au moins six mois, en attendant la validation de son titre de séjour. Ça lui permet de terminer sa formation, de passer son CAP."

Le jeune homme était menacé d'expulsion une fois sa majorité atteinte. C'est évidemment un soulagement pour lui et pour son maître d'apprentissage. "On va pouvoir continuer à travailler ensemble. On voulait qu'il fasse un deuxième CAP derrière, en pâtisserie. Donc pour nous c'est un gros soulagement", nous a-t-il expliqué par téléphone.

Il était très ému. Il a bien compris que c'était en grande partie grâce à la médiatisation de son dossier que c'était passé. Il s'est rendu compte que s'il n'y avait pas eu ça, ça aurait été beaucoup plus compliqué.

Frédéric Tarride, boulanger

"Si ça suit son cours correctement, d'ici la fin de l'été il aura son premier titre de séjour. Mais rien n'est acquis. On lui a dit, il ne va pas falloir faire de bêtises, il faut continuer à travailler, a-t-il poursuivi. Il faut continuer à être sérieux parce que ce n'est pas acquis, mais c'est en bonne voie en tout cas."

 

"Je suis pas tout seul dans mon cas"

L'artisan regrette malgré tout d'avoir dû en passer par la médiatisation pour faire avancer le dossier de son apprenti. "C'est dommage d'être obligé d'en passer par là. Il y a sûrement moyen de travailler autrement avec les préfectures, parce que je ne suis pas tout seul dans mon cas", a-t-il confié.

Invité sur le plateau du 19/20 de France 3 Bourgogne le 21 janvier, le préfet de la Côte-d'Or Fabien Sudry avait rappelé le processus que suivent les demandes comme celles d'Ibrahima. "Les services préfectoraux font un travail très approfondi d'examen de dossiers de demande. Ce qu'il faut comprendre c'est que nous sommes là pour appliquer les lois de notre pays", avait-il indiqué sans se prononcer précisément sur le dossier du jeune Guinéen. "Il y a des considérations qui peuvent être humanitaires, avec un examen approfondi de situations. Et donc je suis amené parfois à trancher certains dossiers."

Il y a quelques jours, une histoire similaire à Besançon avait fait la une de l'actualité nationale. Stéphane Ravacley, le patron de Laye Fodé Traore, également apprenti en boulangerie originaire de Guinée, avait été jusqu'à faire une grève de la faim pour empêcher son départ. Après dix jours d'action, la préfecture de la Haute-Saône avait décidé d'abroger l'obligation de quitter le territoire français du jeune apprenti.

Depuis, Stéphane Ravacley a lancé une page Facebook baptisée "Patrons Solidaires" sur laquelle il invite tous ceux qui ont des migrants en apprentissage de le contacter. "Quelque soit le métier, venez vers nous, on vous rendra visibles", y explique le boulanger bisontin dans une vidéo publiée le 17 janvier.

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