Jessy Graillot, jeune haltérophile dijonnais, est l'un des grands espoirs de ce sport dominé par les pays de l'Est qui attend un champion olympique français depuis 1936.
Jessy Graillot, bientôt 18 ans, est déterminé à soulever des montagnes. Le jeune homme s'entraîne au quotidien au Creps de Dijon. Sa progression est constante depuis qu'il a soulevé ses premières barres à l'âge de 10 ans. "On vient tous les jours. On répète les mêmes mouvements pour améliorer ce qui à chaque fois fait qu'on va pouvoir mettre le kilo de plus. Donc une fois qu'on a trouvé les défauts et qu'on arrive à les corriger, ça monte tout seul. On ne va pas se dire un jour 'aujourd'hui, je vais progresser parce que j'ai envie'. Tous les jours, on a envie de progresser", explique le jeune homme.
Jessy vient d'une famille d'haltéropiles, les Graillot, qui ont placé la barre très haute. Il s'entaîne avec Vicky, sa sœur aussi en équipe de France, et son frère Steven, sous l'œil du papa et entraîneur Francois. Entre eux, la complicité, les rires et surtout la compétition ne sont jamais très loin.
Vicky Graillot a ouvert la voie et faire figure en quelque sorte d'exemple à suivre. "Je veux lui montrer l'exigence qu'il faut pour atteindre l'exigence des Jeux olympiques qui est vraiment très élevée, détaille-t-elle. Après, je pense que je peux lui donner quelques conseils mais je ne saurai pas l'aiguiller jusqu'à l'objectif. C'est mon rôle en tant que grande sœur de l'encourager. Après, je pense que je ne serai pas capable de lui dire ce qu'il faut faire."
Los Angeles 2028 comme objectif
Elle se frotte déjà au top niveau mondial et vise Paris 2024. Jessy, lui, lorgne plutôt sur Los Angeles 2028. Déjà dans le top 20 mondial junior dans sa catégorie des moins de 96 kg, Jessy a porté ses records à 125 kg à l'arrache et 153 kg à l'épaulé-jeté, deux techniques différentes à maîtriser. "On arrive vraiment à son top en haltérophilie entre 28 et 30 ans, détaille l'entaîneur Lucas Bardis. Donc à partir du moment où il a 17 ans, il va continuer à progresser de manière technique et physique. Il a quand même une belle marge de progression devant lui."
Autant de labeur pour croire en ses rêves de Jeux. Mais le revers de la médaille n'est jamais loin, l'halterophilie, sport pourtant historique est menacé d'exclusion, pris dans la nasse du dopage. "On lutte tous pour ce sport propre. Donc c'est dur de se dire que potentiellement il n'y aura pas d'haltérophilie aux Jeux de 2028, estime Jessy Graillot. Mais je préfère garder espoir. Je suis quelqu'un d'assez optimiste. Je continue de travailler comme s'il n'y avait pas de problèmes." Los Angeles serait pourtant bien le meilleur endroit pour un happy end pour Jessy.