Un immeuble désaffecté de Dijon est occupé par des migrants depuis le 19 août. Une opération de police est organisée sur place ce mardi 28 août.
Une opération de police a débuté à 15h ce mardi 28 août dans un immeuble de l'avenue Stalingrad à Dijon. C'est dans ce bâtiment désaffecté de l'armée de l'Air qu'une soixantaine de migrants se sont installés le 19 août.
Plus de 120 policiers sont mobilisés sur cette opération. "L’opération de police mobilise environ 30 policiers de la direction départementale de la sécurité publique de Côte-d’Or, au titre de l’enquête judiciaire, 9 policiers de la Police aux frontières, au titre de l’examen de la situation administrative des étrangers, et 90 policiers, au titre de l’ordre public", précisent la préfecture de Côte-d'Or et le parquet de Dijon dans un communiqué commun.
Trois plaintes ont été déposées depuis le début de l'occupation des lieux. L'une pour "dégradations de biens publics et occupation dans droit ni titre", une autre pour "dégradations avec effraction et introduction frauduleuse dans une construction affectée à l’autorité militaire" et une dernière pour "dégradations en réunion et violation de domicile." C'est dans le cadre de l'enquête qu'est organisée l'opération de police.
Le communiqué précise par ailleurs que la société chargée de la gestion et de la surveillance de l'immeuble "sera réquisitionnée pour prendre toutes mesures utiles à la cessation des infractions constatées sur le bâtiment".
"Passage en force"
Les associations qui viennent en aide à ces migrants regrettent la méthod employée. "Je suis frappé par le mépris total des autorités pour les habitants et les membres des associations", indique Paul Garrigues, le président de la Ligue des Droits de l'Homme de Dijon, qui s'est rendu sur place."Un courrier avec des propositions avait été envoyé au préfet, mais il n'a pas eu la politesse de répondre, précise-t-il. Ce passage en force nous choque mais ne nous surprend qu'à moitié. La préfecture a rompu tout dialogue avec les associations." Il ajoute :
Comment justifier qu'ils soient mieux dans la rue que dans un immeuble où ils ne gênent personne ?
Le bâtiment est inoccupé depuis le départ des militaires de la Base aérienne 102. Il compte 16 appartements au total. Les migrants qui l'occupent sont originaires du Tchad, du Soudan et du Mali notamment.
Avant cela, ils s'étaient installés dans l'hôtel XXL, un bâtiment désaffecté de la rue des Ateliers, dont ils en ont été expulsés le 11 juillet dernier. Sans proposition de relogement, ils ont campé pendant un mois avant de d'investir le bâtiment rue Stalingrad.
La préfecture assure travailler sur l'hébergement de ces personnes, après leur expulsion de l'immeuble rue Stalingrad."Les services de la préfecture, l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) et l’association COALLIA travaillent depuis plusieurs jours à identifier des solutions d’hébergement pour les demandeurs. Un guichet relogement est ouvert à cet effet depuis le début de l’opération et jusqu’à jeudi après-midi, dans les locaux de l’association COALLIA", détaille le communiqué.
Notre reportage du 20 août lors de l'installation des migrants