Une grève avait débuté au Centre Hospitalier Universitaire de Dijon le 1er octobre pour protester contre le manque de moyens et de personnel. Le mouvement a été suspendu lundi 8 octobre. Un préavis de grève reconductible a déjà été déposé pour une reprise de la grève à partir du mardi 16 octobre.
Pourquoi les médecins des urgences étaient-ils en grève ?
"Les urgentistes ne sont plus en mesure d’assurer la sécurité des patients", déclaraient les médecins du SAMU-Centre 15 et du service d’accueil des urgences il y a une semaine.
Les médecins protestaient notamment contre "une réduction d’un tiers du personnel médical senior aux urgences à compter du 5 novembre 2018, de minuit à 8h, alors que les recours aux urgences ne cessent d’augmenter (+ 3 % par an) et que la saison des pics épidémiques approche".
Les grévistes dénonçaient aussi la reprise du Centre 15 de la Nièvre par Dijon "avec une augmentation d’activité estimée à 30% sans que les quatre postes médicaux créés à cet effet n’aient été pourvus".
Quel est le plan d'actions qui va être mis en place ?
Des négociations ont eu lieu entre la direction du CHU François-Mitterrand et les représentants du personnel. Elles ont abouti à la suspension du mouvement de grève, suite à la validation d’un plan d’actions par la commission médicale d’établissement lundi 8 octobre.
"Le plan d’actions travaillé depuis le début du mois de septembre par la direction générale et la présidence de la CME en concertation avec les responsables du centre régional universitaire des urgences du CHU Dijon Bourgogne, a été adopté", indique la direction.
"Ce plan d’actions comporte diverses mesures organisationnelles pour améliorer la qualité de la prise en charge des patients (notamment les délais en fin de journée) et alléger la charge de travail des médecins et du personnel en nuit profonde", ajoute la direction. Cela va se traduire notamment par :
-20 lits disponibles chaque jour pour les patients des urgences dans les différents services du CHU
-le délai moyen de transport interne des patients des urgences vers les services d’hospitalisation est porté à une 1 heure.
"La troisième ligne de garde médicale est maintenue tant que des résultats positifs n’auront pas été constatés trois mois de suite sur l’amélioration des délais de prise en charge", précise la direction du CHU.
"La grève est suspendue OUI mais pour une semaine…"
Un préavis de grève reconductible a été déposé pour une reprise de la grève à partir du mardi 16 octobre.
"Les personnels médicaux ont décidé de suspendre la grève pour une semaine, laissant ainsi le temps à la direction générale de fournir l’ensemble des données par écrit. Ne voulant pas faire comme les dernières réunions ou les promesses orales de la directrice se sont vite envolées…", indique la CGT qui précise que l’association des médecins urgentistes de France (AMUF) s’est jointe au mouvement.
"La direction a complètement refusé de discuter ou d’entendre les propositions sur le volet attractivité des médecins urgentiste au CHU, se cachant derrière le manque d’urgentiste dans la région BFC et que le CHU de Dijon ne devait pas échapper à la règle de ce déficit."
"Il ne tient qu’à la direction de faire cesser le mouvement, les personnels médicaux ayant démontré à de multiples reprises leurs volontés de travailler dans de bonnes conditions, d’accueillir, de prendre en charge les patients également dans les meilleures conditions possible", ajoutent les représentants du personnel.