Dijon : le préfet et le procureur accusent ceux qui maintiennent les migrants dans "des conditions indignes"

Après l’expulsion d’un squat de migrants, une plainte a été déposée contre le procureur de la République de Dijon et le préfet de Bourgogne. Mais, ces derniers estiment quant à eux que le collectif qui a porté plainte maintient les migrants dans "des conditions indignes".
 

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Que s'est-il passé autour du squat du 41-43 boulevard de Stalingrad


1- Le 19 août 2018, des migrants s’installent dans un immeuble de l'avenue Stalingrad à Dijon, un bâtiment désaffecté appartenant au ministère des Armées.

2Ils en sont délogés le 28 août lors d’une opération qui a mobilisé plus de 120 policiers.

3- A la suite de cette expulsion, un collectif de soutien aux migrants porte plainte pour "violation de domicile" contre le procureur de la République de Dijon et le préfet de Bourgogne.

4- Bernard Schmeltz, préfet de Côte-d’Or, et Eric Mathais, procureur de la République de Dijon, réagissent dans un communiqué commun mardi 9 octobre 2018. 
Accepter de négocier un bail "aurait envoyé un signal désastreux à destination des passeurs et autres trafiquants d’êtres humains qui exploitent la détresse des migrants et ne s’embarrassent guère de les loger dans des conditions indignes", assurent les deux représentants de l’Etat.   

 
 

Quelles solutions ont été proposées aux occupants du squat ? 


"Aucun effort n’a été ménagé pour proposer des solutions aux occupants qui se seront donné la peine de se présenter à la structure spécialement mise en place pour répondre à leurs besoins.

Sur les quelques 80 personnes occupant ce squat insalubre, 64 étaient présentes au moment de l’opération de police et se sont vu remettre un document d’information trilingue (français, anglais, arabe) destiné à faciliter leurs démarches.

32 se sont présentés au guichet « relogement », sur lesquelles 24 se sont vu proposer des solutions de relogement dans des conditions dignes (15 en structures d’hébergement et 9 à l’hôtel).

Les 50 migrants qui ne se sont jamais présentés au guichet relogement n’ont pu voir leur situation examinée ni, a fortiori, se voir proposer de solution d’hébergement", déclarent le préfet et le procureur.


 

 

Où sont logés les demandeurs d'asile en Côte-d'Or ? 


"Sans doute, malgré l’augmentation constante du nombre de places, les structures d’hébergement en Côte-d’Or sont régulièrement à la limite de leur capacité d’accueil", reconnaissent le préfet et le procureur. "Cette situation est encore accentuée par l’arrivée de flux de mineurs non accompagnés (MNA) en constante augmentation : 414 arrivées en 2017, soit +102 % par rapport à 2016.

Alors que les capacités d’hébergement (celles des opérateurs de l’aide sociale à l’enfance ainsi que les capacités hôtelières) sont d’ores et déjà dépassées, des solutions sont collectivement recherchées en mobilisant entre autres les hébergements d’urgence et en ouvrant des places en CAES. L’Etat veille également à la situation des MNA sortant de l’aide sociale à l’enfance et atteignant leur majorité : avec l’ACODEGE, il a pris l’initiative de créer une structure d’hébergement et d’insertion, l’AMMI, en août 2017", ajoutent les représentants de l'Etat.  


"Aussi, à l’heure où est annoncée l’ouverture d’un nouveau squat à Chenôve, dans un immeuble de bureaux privé situé au 30 boulevard Bazin, il est particulièrement choquant que ceux-là même qui préfèrent le rapport de force au respect de l’Etat de droit nous accusent d’avoir cherché à « contourner la loi » (sic). Loin des postures qui, en réalité, font peu de cas des conditions indignes dans lesquelles elles maintiennent des personnes potentiellement éligibles à des dispositifs d’hébergement décents, nous continuerons, Préfet et Procureur, dans le strict respect du principe de séparation des pouvoirs, à faire prévaloir cet Etat de droit qui est le pilier de notre vie en société et le fondement de notre démocratie", conclut le communiqué commun.

 
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