Des « faucheurs volontaires », qui avaient détruit des essais de colza génétiquement modifié de la Coopérative Dijon-Céréales, comparaissent devant la justice jeudi 15 et vendredi 16 novembre 2018.
Pourquoi des faucheurs volontaires sont-ils convoqués par la justice ?
Les faucheurs volontaires sont des militants qui se sont engagés à détruire les parcelles d'essai transgéniques et de cultures d'OGM (organisme génétiquement modifié) en plein champ.Jeudi 15 et vendredi 16 novembre 2018, ils seront une quarantaine à comparaître devant le TGI (tribunal de grande instance) de Dijon.
On reproche à ces militants d’avoir :
-« neutralisé » deux plateformes d'essai de colza de Variétés Rendues Tolérantes à des Herbicides (VrTH) issues de mutagenèse1 de l’entreprise Dijon-Céréales le 28 novembre 2016, puis d’avoir occupé les bureaux de l’usine.
-occupé les locaux du siège de la Coopérative Dijon-Céréales qui réalise ces essais. « Sur place, les pesticides associés à cette culture étaient présent : Clearanda® et Clearavis® (technologie Clearfield de BASF) », indiquent les faucheurs volontaires.
Les militants sont aussi convoqués devant le tribunal pour « refus de prise d'ADN et/ou d’empreintes ».
Quel est le but des faucheurs volontaires ?
En détruisant les parcelles d'essai de colza de la Coopérative Dijon-Céréales, les militants voulaient « montrer que des OGM sont cultivés en France : ces variétés sont reconnues OGM par la directive européenne 2001/18 mais ont été exclues du champ d’application de la loi. Conséquence : elles ne sont ni évaluées, ni tracées, ni étiquetées OGM. Ce sont des OGM cachés ».Les Variétés Rendues Tolérantes à des Herbicides, auxquelles appartient le colza muté arraché en Côte-d’Or, sont obtenues par différentes techniques qui visent à introduire volontairement des mutations génétiques dans un organisme vivant par des agents mutagènes (produits chimiques ou rayonnements), techniques appelées globalement mutagenèse.
Les faucheurs volontaires dénoncent « l’absence de transparence concernant ces cultures ».
Ils demandent l’instauration urgente d’un moratoire sur ces variées mutées rendues tolérantes à un herbicide en application du principe de précaution.
Les militants rappellent « les risques de dissémination irréversible du caractère de tolérance à d’autres cultures et aux plantes sauvages apparentées ».