Dijon : qu’y a-t-il dans les cahiers de doléances du grand débat national ?

Des cahiers de doléances sont ouverts aux habitants de Dijon, à l’hôtel de ville et dans plusieurs mairies annexes. Que contiennent-ils, depuis leur lancement mercredi 16 janvier ? Nous sommes allés les consulter.

Les Français ont la parole. Et parmi eux, les Dijonnais l’ont aussi. Dans le cadre du grand débat national engagé par Emmanuel Macron, mardi 15 janvier, des cahiers de doléances sont mis à disposition dans des milliers de communes. À Dijon, la mairie en a mis en place le lendemain à l’hôtel de ville et dans plusieurs mairies de quartiers : Bourroches, Fontaine d’Ouche, Grésilles, Mansart et Toison d’Or.

Mais qu’est-ce que les Dijonnais ont écrit à l’intérieur ? Quelles sont les idées principales qui ressortent ? Quelles propositions sont faites ? Nous sommes allés consulter deux cahiers de doléances : celui de l’hôtel de ville et celui de la Fontaine d’Ouche. A eux deux, plus de quarante pages ont été noircies.
 

Les doléances seront-elles entendues ?


La première inquiétude pour certains est que leurs doléances ne soient pas entendues. "Je souhaite que les doléances de ce cahier soient vraiment lues, prises en compte, et que ce grand débat national ne serve pas à rien dans la suite des décisions prises", fait remarquer un Dijonnais. De son côté, un gilet jaune explique : "Je réponds aux cahiers de doléances sans conviction, mais je ne veux pas qu’il soit dit que le mouvement des gilets jaunes ne répond pas à cet acte de démocratie".
 
 

Plus de "justice fiscale"


L’une des revendications principales dans ces cahiers de doléance est le retour de l’ISF : l’impôt de solidarité sur la fortune. Celui-ci n’existe plus : il a été remplacé par l’IFI (l’impôt sur la fortune immobilière), qui ne concerne plus que les biens immobiliers.

"Il me semble nécessaire de rétablir l’ISF et de taxer sévèrement les actionnaires qui doivent participer davantage au fonctionnement de l’Etat", note un habitant de Dijon. D’autres proposent la mise en place d’une "tranche d’impôt supplémentaire pour les très riches".
 
Pour certains, c’est la généralisation de l’impôt sur le revenu à tous les foyers qui est importante. Fin 2018, 57% d’entre eux ne le payaient pas. "Ne prélever ne serait-ce que 10 euros, c’est rendre à chacun sa dignité et cesser de faire croire que la gratuite existe", conseille un Dijonnais. "Est-il bien normal que 57% des Français ne paient pas l’impôt sur le revenu ? Est-ce ça la justice fiscale ?", écrit un autre.

Le quotidien des retraités est également beaucoup évoqué dans ces cahiers de doléances. "Un retraité qui a travaillé en moyenne 42 ans et qui a participé à la reconstruction du pays après la Seconde Guerre mondiale mérite mieux que ce manque de considération", explique une personne qui souhaite supprimer la hausse de la CSG pour les retraités. Autre proposition : la réindexation des retraites par rapport à l’inflation.
 

Vote blanc, parlementaires, référendum… les propositions pour la vie politique


La fiscalité n’est pas le seul sujet évoqué dans ces cahiers. La vie politique du pays est largement présente au fil des pages. Certains proposent par exemple la prise en compte du vote blanc et la réduction du nombre de ministres et de parlementaires.

D’autres vont plus loin et demandent la dissolution de l’Assemblée nationale et la démission d’Emmanuel Macron. "Je n’ai pas voté pour M. Macron. L’assemblée nationale n’est pas représentative des différentes courants de pensée politiques et citoyens. […] Mettre en place une assemblée constituante par référendum", note un habitant de Dijon.

Le RIC (référendum d’initiative citoyenne), l’une des revendications mises en avant par le mouvement des gilets jaunes, est aussi demandé à travers ces cahiers de doléances. Mais certains ont pris la plume pour s'y opposer : "La France n’est pas la Suisse. Actuellement, les électeurs se déplacent peu pour voter. Pourquoi le feraient-ils désormais ?".
 

 

Les multiples demandes pour l’écologie


Question environnement, les Dijonnais débordent d’idées. Cela passe par la "limitation des activités de loisirs en avion, en bateau, les courses et rallyes automobiles", mais aussi par l’interdiction des feux d’artifice. Autres propositions : la limitation de l’éclairage des villes et des naissances dans le monde.

D’autres préfèrent que l’Etat français investisse massivement dans les énergies renouvelables. Il pourrait par exemple prendre des mesures incitatives pour l’installation de panneaux solaires sur les toits et les terrasses.
 

Un des thèmes évoqués : l’immigration


Les Dijonnais qui ont écrit dans ces cahiers ont aussi beaucoup parlé de l’immigration : "Stop à l’immigration", "Immigration zéro", "suppression du droit du sol", "arrêt de l’immigration qui plombe les ressources de l’Etat". Certains proposent également l’interdiction du regroupement familial. "C’est inutile de recevoir une immigration que nous ne pouvons ni loger ni faire travailler", explique l’un d’eux.

Toutes les propositions de ces cahiers de doléances vont servir à alimenter le grand débat national. Celui-ci se déroule du mardi 15 janvier au vendredi 15 mars 2019.
 
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