Le Conseil départemental de la Côte-d'Or a fait voter une enveloppe de 10 000 euros pour participer à l'étude sur la requalification d'un rond-point de la Lino, la liaison nord-ouest de la métropole dijonnaise. C'est à cet endroit que se concentrent les bouchons aux heures de pointe.
La liaison intercommunale nord-ouest, la Lino, simplifie la vie de nombreux automobilistes pour traverser la métropole de Dijon en prolongeant la rocade entre la Toison-d'Or et l'autoroute A38. Mise en service en 2014, elle est victime de son succès et de sa conception. C'est une voie express mais avec des rétrécissements et deux ronds-points.
Alors que les échéances électorales approchent, le président UDI du conseil départemental de Côte-d'Or vient de mettre la main à la poche pour financer à hauteur de 10 000 euros une étude pour supprimer un des ronds-points, autour duquel se concentrent les bouchons. De quoi relancer les querelles entre métropole et département. "À l'époque, il y avait la pression des écologistes, il y avait alliance entre François Rebsamen et les écologistes. Aujourd'hui, on est dans une autre nature de relations, explique François Sauvadet. Et puis il y a une prise de conscience qu'on ne peut pas continuer comme ça, ce que l'on savait depuis le début. De manière constante, je souhaite une Lino à 2 x 2 voies sur tout le parcours, qui seule permettra de fluidifier."
Dans un mois, le préfet de Côte-d'Or devrait présenter des solutions pour résoudre les embouteillages, avec les trois millions d'euros du plan État-Région. Au département comme à la métropole, la 2 x 2 voies ne fait pas l'unanimité. "Je ne pense pas que ce soit techniquement possible, note la conseillère départementale et vice-présidente PS de la métropole Nathalie Koenders. Et puis trois millions d'euros c'est une somme importante, mais il y a des problèmes techniques. Peut-être qu'un deuxième sens giratoire en amont permettrait de ralentir. Après, je fais confiance aux ingénieurs des collectivités et de l'État pour trouver la meilleure des solutions et désengorger ce rond-point."
Un nouveau rond-point comme solution ?
Dominique Grimpret, le maire d'Ahuy, commune où se trouve le rond-point de tous les maux, est lui pour une solution rapide. Neutralisation du giratoire, maintien du rétrécissement de voie et création d'une entrée et d'une sortie. Deux projets ont ses faveurs. "Ce qu'on préconise, c'est la création d'un échangeur côté Ahuy qui soit le pendant de ce qui existe déjà côté Fontaine. Puisque côté Fontaine, vous avez un rond-point pour accéder à la Lino. Le gros inconvénient, qui crée des bouchons aujourd'hui, est que les gens doivent faire le tour du rond-point", explique l'élu LREM, également vice-président de la métropole.
"Si on crée un échangeur côté Ahuy, les voitures ne feront plus le tour de ce rond-point et il n'y aura plus de bouchons à priori", ajoute-t-il. Fini les bouchons sans 2 x 2 voies, pour une solution moins chère et plus consensuelle. Les usagers eux ne demandent qu'à essayer le plus rapidement possible.
La Lino a mis longtemps à sortir de terre. Le projet est évoqué dès les années 1960, des études préparatoires sont menées dans les années 1970 mais différents recours vont stopper la réflexion. L'idée revient sur le tapis dans les années 2000, une enquête publique se tient en 2004 dans les six communes concernées par le projet : Dijon, Ahuy, Fontaine-les-Dijon, Daix, Talant et Plombières-lès-Dijon. Après un avis favorable de la commission d'enquête, le Premier ministre signe en 2006 un décret déclarant d'utilité publique les travaux.
Le nord de Dijon dans les années 1960. La zone est alors très peu urbanisée.
Images prises entre 2000 et 2005. Le centre commercial de la Toison-d'Or et son immense parking est là. La zone d'activités entre Dijon et Fontaine aussi. On remarque clairement la rocade qui se termine en cul-de-sac au nord du centre commercial.
Images prises entre 2006 et 2010. Les travaux de la Lino se dessinent dans le paysage. Le bitume n'est pas encore posé mais le rond-point d'Ahuy, où se concentrent les bouchons aujourd'hui, est déjà tracé.
Images prises en 2017. Depuis le 10 février 2014, les automobilistes peuvent emprunter l'infrastructure de 6,5 kilomètres de long qui aura nécessité 164 millions d'euros de travaux.