Ce jeudi 24 février à 18 h, une cinquantaine de personnes se sont rassemblés place de la Libération à Dijon, pour manifester leur soutien au peuple Ukrainien et pour demander la paix. Portraits.
Ils sont une cinquantaine à s’être rassemblés à 18 h, place de la libération à Dijon. Des organisations syndicales, des associations, mais aussi des hommes et des femmes, venus spontanément apporter leur soutien au peuple Ukrainien, et exprimer leurs émotions.
"Je ressens un mélange de colère, de sidération et d’angoisse"
Comme beaucoup de Dijonnais, Agathe Bonnin, a découvert l’étendue de la situation ce matin : Poutine a envahi l’Ukraine, la guerre est déclarée. : « J’ai appris la nouvelle dès 7 h du matin à la radio. Un bon réveil ! Ma première émotion ça a été de la tristesse, mais aussi beaucoup d’angoisse par rapport à la suite. C’est une situation dramatique. J’estime que c’est important d’être là pour montrer que l’opinion publique est mobilisée, qu’on ne s’en fiche pas ».
Elle est venue avec son ami Sylvain Nocquard, très choqué par la situation en Ukraine. « Je ressens un mélange de colère, de sidération et d’angoisse, un peu comme après les attaques de Charlie hebdo en 2015. Je sais qu’on ne peut pas faire grand-chose, mais il faut montrer qu’on est déterminé à ne pas abandonner. »
"On ne s’y attendait pas !"
Plus loin dans la foule, on distingue, un petit panneau jaune et bleu : le drapeau de l’Ukraine affublé d’une colombe, symbole de paix. Gérard Déclas a enseigné l’histoire, et aujourd’hui il peine à croire la tournure que prend la grande histoire. « On ne s’y attendait pas. Oui, on avait bien vu qu’il y avait une grande tension, et que ça avait dégénéré ces derniers jours, mais on ne pensait pas que Poutine allait passer à l’acte. C’est un sentiment de grande injustice pour ce peuple. »
Il est venu avec une ancienne collègue, professeur d’anglais, qui elle aussi est encore abasourdie. « J’ai du mal à m’habituer à l’idée que la guerre va arriver aux portes de l’Europe. C’est la douche froide » affirme Béatrice Seuzaret.
"Tous les Russes sont contre la guerre"
Il n’y a pas que des Dijonnais ce soir la place de la libération, une jeune femme blonde est également présente. Daria Vinokurova, est russe, elle vit à Dijon depuis quatre ans. « Mes parents en Sibérie, ils n’ont que la télé. Et là-bas, ils entendent que c’est une opération pour protéger les Russes de la frontière, qui sont attaqués par les Ukrainiens. Heureusement qu’il y a les réseaux sociaux, parce que peut-être que comme ça, ils auront accès à d’autres informations. »
Malgré la propagande de Poutine dans son pays, elle assure que l’émotion est également très forte en Russie. « C’est absolument inacceptable ce qui se passe. Je ne peux pas le croire. Tous les Russes sont contre la guerre. J’ai vu que beaucoup de gens essayent de trouver des associations pour envoyer de l’argent et aider les Ukrainiens. Mais c’est encore très confus pour le moment. »
"La défense de l’Ukraine et de la démocratie passe avant tout"
Comme Daria, de nombreuses personnes sont venues seules, fortes de leur conviction. Hélène Gueury a 25 ans, elle est venue seule après avoir vu passer un message sur les réseaux sociaux. « Là, j’ai vu qu’il y avait des manœuvres militaires près du site de Tchernobyl… J’ai très peur de ce qui pourrait se passer. On se demande jusqu’où ça pourrait aller. C’est de l’effroi. »
Avec les couleurs de l’Ukraine sur les paupières, elle délivre un message plein de courage. « Si je suis là, c’est aussi pour envoyer un message au gouvernement français. Les mesures qui vont être prises vont avoir un impact sur nos vies, on le sait, mais la défense de l’Ukraine et de la démocratie passe avant tout. »
Au bout d’une heure, les Dijonnais se sont dispersés, emportant avec eux leurs inquiétudes, face à une situation instable et plus jamais incertaine.