Dijon : des restaurateurs rappelés à l'ordre pour avoir ouvert le 1er mai

Une vingtaine de restaurants dijonnais ont été contrôlés par l'inspection du travail pour avoir ouvert le 1er mai. Ils risquent une amende de 750 euros par salarié présent. La situation provoque l’incompréhension chez les professionnels du secteur.

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"Ça fait 25 ans que je suis sur la place Emile Zola, on n'a jamais vu ça." Coskun Remzi, propriétaire d'une pizzeria à Dijon, n'en revient toujours pas. Le 1er mai dernier, alors que lui et son équipe se préparaient pour le coup de feu de midi, son établissement a reçu la visite de deux inspecteurs du travail, lui reprochant d'avoir ouvert son établissement un jour férié et chômé.

"On est tous partis"


Le restauratateur a donc renoncé à son chiffre d'affaires de la journée. "Tous les clients qui arrivaient à partir de 12h-12h30 étaient surpris, narre-t-il. On leur a expliqué, on leur a dit : "l'inspection du travail refuse qu'on ouvre". Donc on les a renvoyés. Les clients, le personnel et le gérant, on est tous partis."

Comme lui, une vingtaine de restaurants de la commune ouverts le 1er mai dernier, ont fait l'objet d'un contrôle. Ceux qui ont maintenu le travail ont reçu un courrier leur rappelant les sanctions encourrues : 750 € d'amende par employé présent ce jour-là. "Seuls les établissements qui, en raison de la nature de leur activité, ne peuvent interrompre le travail sont autorisés à employer leurs salariés", précise la missive.

Une règle qui souffre d'exceptions


Travailler le 1er mai est une pratique courante dans la restauration, les salaires étant généralement doublés à cette date. "Pour nous [ces restaurateurs] étaient dans leur bon droit, bien entendu, s'exclame Lionnel Petitcolas, vice-président de l'UMIH de Côte-d'Or, l'un des principaux syndicats du secteur. La réflexion de l'inspection du Travail repose sur un article du Code du travail qui dit que le 1er mai est un jour férié et chomé, mais cet article a eu des précisions de la part du ministère du Travail pour dire que certains établissements pouvaient bénéficier d'une dérogation .. dont les établissements de restauration."

L'organisation rappelle que ces dispositions ont notamment été réaffirmées dans une réponse du ministère du travail au Sénat en 2016. Contactée par la rédaction, l'inspection du travail n'a pas souhaité s'exprimer.


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