Après les décès de deux étudiantes par méningite à l’Université de Dijon, une campagne de vaccination sera lancée dès la rentrée de janvier 2017 à destination des élèves de la faculté de droit.
Reportage de D. Sébastien et T. Simonet avec Aurélie Lahaie, chargée de cours; Théo Moinet, étudiant; Mattéo Crocco, étudiant; Malo Lepape, étudiant; Dr Carole Boiret de l'agence régionale de santé de Bourgogne-Franche-Comté et Tomy Prébolin, étudiant.
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La campagne de vaccination devrait débuter dès la rentrée le 3 janvier. Elle ne concernera dans un premier temps que les étudiants qui fréquentent des bâtiments de la faculté de droit.
La vaccination se fera sur la base du volontoariat. Elle sera d'autant plus efficace qu'un maximum d'étudiants acceptera de se faire vacciner.
Deux cas de méningites mortelles en deux mois à l'université de Bourgogne, un troisième cas en cours de traitement. C'est une infection rare qui secoue actuellement le campus de dijon. L'origine reste encore inconnue. Mais une importante campagne de vaccination va être lancée en janvier. Reportage d’Anne Berger, Marilou Robert et Rachel Nectoux avec Alain Bonnin, président de l'université de Bourgogne et Carole Boiret, médecin généraliste - ARS Bourgogne Franche-Comté.
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Trois cas isolés en deux mois
Les deux décès sont intervenus entre fin octobre et fin décembre. Un 3ème cas de méningite a été déclaré mais sans évolution fatale. Trois cas de méningites à méningocoques en deux mois à l'université de Bourgogne Franche-Comté c’est beaucoup. D’autant plus qu’il s’agit de trois cas isolés, mais d'une même souche de bactérie (méningocoque W), relativement rare en France mais pour laquelle il existe un vaccin, d'où la décision de l'Agence Régionale de Santé de lancer une campagne de vaccination auprès les étudiants dès la rentrée.
Les explications de Carole Boiret, médecin généraliste à l’ARS de Bourgogne Franche-Comté recueillies par Anne Berger, Marie-Lou Robert et Rachel Nectoux
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Comment réagissent les étudiants?
Une campagne de vaccination va être lancée contre la méningite dès le 3 janvier à l'Université de Bourgogne Franche-Comté. Une initiative, rare, des autorités de santé plutôt bien accueillie par les premiers concernés, les étudiants, après les décès de 2 étudiants. Reportage d’Anne Berger, Marie-Lou Robert et Rachel Nectoux avec des témoignages d’étudiants, de parents et de Théo Sainte-Marie, élu UNEF au Conseil d'Administration de l'Université.
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Qu’est-ce qu’une infection à méningocoques ?
Selon la définition qu’en donne l’Institut Pasteur : « la méningite est une infection des enveloppes entourant le cerveau, les méninges, causée par plusieurs types de virus, de bactéries, et de champignons. Les méningocoques (autre nom de la bactérie Neisseria meningitidis) constituent les causes majeures de méningites aiguës. Les infections à méningocoques ont un taux de mortalité élevé, à 10%, et un fort potentiel épidémique. (…)Les méningocoques se transmettent par contact étroit (moins d’un mètre), direct et prolongé (plus d’une heure), avec les sécrétions naso-pharyngées.»
Les infections à méningocoques sont endémiques (permanente) dans le monde (500 000 cas par an selon l’OMS). L’incidence annuelle des infections à méningocoque, avec une recrudescence saisonnière (hiver et printemps), est de 1 à 3 cas pour 100 000 habitants dans les pays industrialisés.
L'infection peut prendre deux formes
La plupart du temps, le méningocoque n'entraîne pas de maladie comme c'est le cas pour de nombreuses autres bactéries. Les raisons pour lesquelles une personne tombe malade sont mal connues.
La maladie peut prendre deux formes :
- La méningite : Le méningocoque infecte le liquide et les membranes qui enveloppent le cerveau et la moelle épinière. La méningite touche surtout les enfants et les adolescents. Avec un traitement adapté pris rapidement, l’évolution est favorable dans 5 cas sur 6.
- La septicémie à méningocoques : Le méningocoque se dissémine dans l'ensemble de l'organisme et provoque alors une infection généralisée du sang et de différents organes. L'état de santé général se dégrade très vite et des taches rouges ou violacées (purpura) peuvent apparaître. Cette infection est grave et en l'absence de prise en charge en urgence, elle peut conduire au décès de la personne malade (20 à 30 % de mortalité) ou laisser des séquelles physiques ou neurologiques importantes.
Quels sont les symptômes et les traitements?
Les symptômes associent un syndrome infectieux (fièvre, maux de tête violents, vomissements) et un syndrome méningé (raideur de la nuque, léthargie, troubles de la conscience, voire coma). Dans le cas de la septicémie à méningocoques (notamment dans sa forme la plus grave le purpura fulminans), une ou plusieurs tâches rouges ou violacées peuvent apparaître (des tâches qui ne s'effacent pas lorsqu’on appuie dessus.
Pour les personnes malades, une hospitalisation d’urgence est requise pour confirmer le diagnostic (souvent une ponction lombaire, complétée par une analyse des bactéries présentes dans le sang) et mettre en route le traitement qui comporte toujours des antibiotiques et, selon le type de méningite, une vaccination. Le plus tôt est le mieux. Pour les personnes qui ont été en contact avec les personnes malades, un traitement antibiotique et/ou une vaccination est/sont prescrit/s.
Le point de l'ARS sur les cas de méningite à Dijon, la campagne de vaccination, la maladie...
Carole Boiret est médecin généraliste à l'ARS Bourgogne Franche-Comté.
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