Le glyphosate est un puissant herbicide, classé "cancérigène probable" par l'OMS. Ce samedi 12 janvier 2019, pour la première fois en Bourgogne, une campagne de dépistage était organisée à Dijon chez des volontaires. Une soixantaine de prélèvements d'urine a été effectuée.
Le jour n'est pas encore levé, mais à l'intérieur, ils sont déjà nombreux à se présenter ce samedi 12 janvier 2019 à la MJC des Bourroches à Dijon (Côte-d'Or). Tous venus pour participer à un test de présence dans leurs urines de glyphosate, herbicide classé cancérogène probable par l'Organisation mondiale de la santé.
Philippe Jeanjean vient de faire plus de 30 kilomètres pour faire analyser leurs urines à l'appel du collectif Glyphosate 21. "On est alerté sur tous ces pesticides qui sont dans les champs, explique-t-il. On habite la campagne et on se demande si on a quelque chose. Donc on vient voir si on a quelque chose dans le corps qui ne serait pas très bon pour nous."
Dépôt de plainte
Les prélèvements se font sous le contrôle d'un huissier. Chacun des soixante participants à l'étude est venu à jeun, son identité est contrôlée. "On a eu un cahier des charges de la part de l'association qui nous demande de vérifier un certain nombre de mentions. Notamment que les gens se présentent en sous-vêtements ou en maillot de bain afin d'éviter que d'autres substances puissent être ajoutées dans les tubes, précise Marine Favre, huissier de justice.Les résultats des tests et le taux de glyphosate sera connu d'ici un mois. Toutes les analyses déjà réalisées en France sont revenues positives, quel que soit le mode de vie et l'alimentation des participants.
Les prélèvements serviront de base à une étude menée au plan national. Ils permettront aussi à tous ceux qui le souhaitent de déposer plainte contre les fabricants de pesticides et les autorités de santé pour mise en danger de la vie d'autrui, tromperie aggravée et atteinte à l'environnement.
"L'idée c'est que tous ces dépôts de plainte faits dans toutes les villes – puisqu'il y a plus de 50 actions en cours au niveau national – puissent se retrouver sur un seul et même lieu, au tribunal pôle santé de Paris, avec l'idée de pouvoir ouvrir un procès", détaille Béatrice Dégrange du collectif Glyphosate 21.
En attendant, devant le succès de cette première matinée de prélèvements, le collectif Glyphosate 21 en a déjà prévu une seconde, le 16 mars prochain.