Le site de Dijon a inauguré de nouveaux bâtiments ce lundi 27 novembre 2023. Modernisé, le centre de tri s'est donné pour objectif d'augmenter sa capacité de traitement des déchets, mais aussi d'améliorer leur tri pour optimiser leur recyclage.
"Même si elle ne résoudra pas tout, la science peut nous aider dans la lutte contre les déchets." Une parole - prononcée par François Rebsamen, maire de Dijon (PS) - qui s'est aussitôt jointe au geste : ce lundi 27 novembre 2023, 1800 m2 ont été ajoutés aux 2700 m2 déjà existants du centre de tri de Dijon.
Initialement construit en 2007, le centre de collecte s'est vu doté de nouveaux bâtiments. Agrandi, modernisé... Les travaux menés sur le centre visaient à passer d'une capacité de 25 000 tonnes de déchets traités par an, à 35 000 tonnes fin 2023 grâce à de nouveaux outils technologiques.
Des innovations technologiques pour affiner le tri
Dans un vacarme incessant, les machines passent en revue les déchets des 615 communes prises en charge par le centre de tri. Pour améliorer leurs performances, dix "trieurs optiques", des caméras intelligentes, ont été installés au-dessus des tapis roulant. Cette technologie de pointe repère directement la nature du déchet qui passe sous son capteur - papier, carton, plastique... - et projette un jet d'air dessus pour l'orienter vers la chaîne de tri appropriée.
Objectif ? Améliorer la finesse du tri, pour que les balles - des ballots de déchets qui ne contiennent qu'une seule nature de déchet - soient encore plus "pures". "Leur degré de pureté se situe autour de 90% aujourd'hui", précise Christophe Bernad, président de néos, entreprise qui a piloté les travaux du centre de Dijon. "Les quelques pourcents restants sont rattrapés par les opérateurs. Mais le chiffre va diminuer prochainement grâce à ces nouvelles installations."
Aux trieurs optiques s'ajoutent des tablettes tactiles qui permettent d'allumer et d'éteindre les machines à distance, et des moteurs de tapis roulants qui optimisent leur consommation d'énergie. Une optimisation à 33 millions d'euros, en partie financée par l'Ademe, le Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté et Citeo.
Les déchets ménagers, sources de matière première
En affinant ces "balles", les trieurs optiques permettent de "proposer une qualité de matière plus précise aux acheteurs" comme le fait savoir Sabrina Soussan, PDG de SUEZ, l'entreprise chargée de l'exploitation du site. "D'ailleurs je ne veux plus parler de déchets parce que les déchets c'est de la ressource soit en énergie soit en matière première secondaire", souligne-t-elle.
Je ne veux plus parler de déchets parce que les déchets c'est de la ressource soit en énergie soit en matière première secondaire.
Sabrina Soussan, PDG de Suez
Positionné comme le 3e centre de tri le plus performant de France, le site de Dijon cherche à optimiser la valorisation de ses déchets. L'efficacité actuelle permet déjà d'atteindre des résultats très satisfaisants... "Par contre il reste toutes les matières qui ne finissent pas dans le bac jaune ou les matières qui ne devraient pas y finir", note Christophe Bernad. "N'oublions jamais que le premier geste de tri c'est nous les usagers qui le faisons pour obtenir ces qualités-là."