A Dijon, une soixantaine de migrants squattent un immeuble de l'impasse Reggio depuis un an. Or, la trêve hivernale s'est achevée ce jeudi 31 mars 2016. Les associations, qui luttent aux côtés des mal-logés et des sans-logis, redoutent cette période où les expulsions peuvent reprendre.
Le linge sèche sur les fils d'étendage, les marmites fument sur les réchauds. Sur la porte de chaque chambre, un numéro a été inscrit au marqueur, un peu à la manière d'un hôtel. Depuis avril 2015, une soixantaine de réfugiés et de demandeurs d'asile ont investi un immeuble de l'impasse Reggio, à Dijon. Chacun y mène sa vie entre démarches administratives, attente et corvées ménagères.
La fin de la trêve hivernale accueillie avec fatalisme
En septembre dernier, le tribunal de grande instance de Dijon avait débouté le propriétaire en accordant à ces demandeurs d'asile et réfugiés un sursis. Ce délai permettait d'aller jusqu'au début de la trêve hivernale et ainsi proposer un toit à ces hommes alors que les capacités d'accueil était saturées. Mais ce quotidien pourrait prendre fin d'une minute à l'autre. En effet, depuis jeudi dernier, les expulsions peuvent reprendre. Une situation que ces Soudanais, Tchadiens, Erythréens ou Libyens accueillent avec fatalisme.
Vers un autre squat ?
Ont-ils déjà en tête une solution de repli dans un autre bâtiment vacant si jamais les forces de l'ordre intervenaient ? Ils se gardent bien d'en parler. Mais c'est un scénario qui s'est déjà produit par le passé. Ce groupe avait précédemment squatté un immeuble de la rue René Coty, toujours à Dijon, pendant un an et demi avant d'en être délogés. Une chose est sûre, tous espèrent pouvoir sortir de la précarité en obtenant des papiers, un emploi et un vrai logement. Rassemblement contre les expulsions
Les associations et les syndicats du Collectif de soutien aux demandeurs d'asile et migrants appellent à se rassembler, place du Bareuzai à Dijon, à 18 heures, ce mardi 5 avril 2016. Cet appel à mobilisation vise à ne laisser personne à la rue, que ce soient des migrants ou des locataires confrontés aux expulsions. Ces bénévoles rappellent que les expulsions ont pour "première conséquence d'enfoncer les gens un peu plus dans la précarité". Pourtant, rappelent-ils, "des milliers de logements restent vacants".Le reportage de Sylvain Bouillot et Romain Liboz
Intervenants :- Mohammed, réfugié Lybien
- André Thollet, Association SOS Refoulement
Depuis le 1er Avril, c'est la fin de la trêve hivernale pour le logement, les expulsions peuvent donc reprendre.
C'est le cas également pour le squat de l'impasse Reggio à Dijon dont les occupants, principalement des demandeurs d'asile, avaient obtenu un délai repoussant l'expulsion à cette date fatidique. Depuis un an, ils sont une soixantaine de réfugiés à occuper dans des conditions précaires les anciens locaux des Restos du Coeur. Reportage Sylvain Bouillot et Romain Liboz