Ce samedi 20 mai, aucun train ne circule à Dijon, en raison du mouvement de grève des aiguilleurs de la SNCF. Bus, voiture de location... Sur place, les voyageurs doivent s'adapter pour arriver à destination.
Depuis ce mardi 16 mai, les aiguilleurs de la SNCF sont en grève à Dijon. Ils revendiquent une meilleure rémunération et l'amélioration de leurs conditions de travail. En conséquence, aucun train ne circule en gare de Dijon, au plus grand désarroi des voyageurs.
La SNCF a prévu des cars de substitution pour dépanner. "Je devais aller à Montchanin avec un train, mais il est annulé donc je dois prendre un bus et arriver un peu plus tard. C’est un peu la galère", témoigne un jeune homme. "J’avais des choses à faire en arrivant, je ne pourrai pas parce que j’arrive deux heures plus tard."
Mais cette solution a parfois ses limites. "On va à Saint-Honoré-les-Bains. Un bus nous emmène jusqu'à Montchanin et après on ne sait pas. Il y a une gêne dans la mesure où on ne sait pas si on va arriver à destination", confie une voyageuse, au micro de notre journaliste Gabriel Talon.
"On doit prendre une voiture de location pour rentrer"
L'annulation des trains a aussi des conséquences pour les touristes étrangers. Une famille de huit personnes venue de Zurich en Suisse pour visiter Dijon doit écourter son séjour en Bourgogne. "On a su qu'il n'y avait pas de train, on doit prendre une voiture de location pour rentrer. C’était une petite catastrophe, pendant quelques heures on ne savait pas quoi faire. C’est dommage parce que ça raccourcit le week end."
Pour certains, Dijon est une étape vers une autre destination et se transforme en séjour forcé. C'est le cas de ce couple américain. "Je devais aller à Montpellier mais on ne peut pas prendre le train donc on va devoir rester ici jusqu’à lundi. On espère pouvoir prendre une voiture. Là, on n’a pas de solution. Il faut qu’on trouve un hôtel. On a essayé d’échanger le billet mais c’était trop tard."
"On veut des spécificités financières"
Les aiguilleurs revendiquent également l'amélioration de deux points : les mesures salariales et les conditions de travail. Pour David Michaudet, secrétaire CGT Cheminots, la demande est simple : "on veut des spécificités financières par rapport aux contraintes de nos métiers, comme le travail des jours fériés, les 3x8 ou les nuits travaillées".
Autre point de friction avec la Direction, les conditions de travail: "le problème est que depuis la réforme de 2018, on demande à SNCF Réseau d'atteindre l'équilibre financier. Toute nouvelle réorganisation doit se faire soit à effectif constant, soit en moins". Un manque de personnel qui, pour le secrétaire CGT, dégrade leur activité : "aujourd'hui, on a des congés refusés, des absences non remplacées et des fermetures de postes".
Ce vendredi 19 mai, 97 cheminots s'étaient réunis pour dire non à la suppression d'un poste d'aiguillage à Perrigny-lès-Dijon. "Pour être en sécurité pour la circulation des trains et des usagers, il faut qu'on soit en capacité de tenir ensemble une table au complet. Si on rajoute une charge de travail, on est obligé de suivre une plus grande zone d'action", justifie Audrey Blangis, Agent de circulation au CCR de Dijon.
Les aiguilleurs de la SNCF doivent se réunir pour une nouvelle assemblée générale ce lundi 22 mai. La circulation des trains sera encore perturbée jusqu'à au moins ce dimanche matin.