L'association Ukraine Dijon-Besançon a tenu un dîner de solidarité vendredi 27 mai. L'occasion pour les réfugiés et les bénévoles de faire découvrir les saveurs du pays.
A les voir sourire, autour du banquet, personne ne devinerait que cette centaine de personnes est venue là, en soutien à une cause bien plus austère. L'association Ukraine Dijon-Besançon a organisé un dîner de solidarité vendredi 27 mai. Un moyen de récolter des fonds et d'acheter une ambulance pour l'envoyer au front.
"Mon père est au Donbass"
En cuisine, réfugiés et bénévoles mitonnent des petits plats. Bortsch, Vareniki, Holubtsi... La liste ne s'arrête pas. L'ambiance est rieuse. Toutes et tous souhaitent goûter aux saveurs du pays, mais aussi partager un moment plus serein. "Je suis d'origine ukrainienne et ça fait 30 ans que je suis en France. Aujourd'hui, il s'agit d'être ensemble, avec les réfugiées, et à travers ce repas, je veux aider l'Ukraine", explique Irina Riot-Szabat, tout en confectionnant ses petites ravioles.
La guerre n'est jamais bien loin. Irina accueilli quelques membres de sa famille éloignée en Ukraine. Parmi elles, sa petite cousine éloignée : Iryna Boiar. Le sourire aux lèvres, elle prépare avec sa sœur des petites tartines pour l'apéritif. Arrivée il y a deux semaines, la jeune fille de 17 ans tente de garder un lien avec sa vie d'avant, d'avant la guerre : "Je suis les cours à distance dans mon école d’infirmier. Nous avions l’habitude avec le covid. Et nous avons dû le refaire en février", raconte-t-elle, l'air timide. Et soudain, le conflit la rattrape. A demi-mot, elle souffle : "Mon père est au Donbass en ce moment-même, il combat l'armée russe, il résiste."
Du chou farci
En salle, les sourires et les exclamations accompagnent le défilé des plats ; tantôt servis à tables, tantôt disposés sur un grand buffet. Et les convives, qui pour la plupart découvrent la cuisine ukrainienne, se régalent. Il suffit de regarder les personnes qui se resservent.
Le dîner peut aussi mettre du baume au cœur. "Entretenir les traditions, et se rémémorer les saveurs du pays, et échanger, c'est important. C'est difficile de se retrouver loin de son pays", commence Liudmyla Belolynska. Dans son assiette, du chou farci. Un plat traditionnellement dégusté lors des mariages.
Trois mois après le début de la guerre, la jeune femme pense souvent à Kiyv : "Le temps paraît long, surtout lorsque je regarde les informations, et toutes ces choses horribles qui se passent dans mon pays". Sa voix s'éraille. Liudmyla continue à travailler à distance pour elle, mais aussi ses proches restés en Ukraine, : elle est la seule de la famille à pouvoir le faire. Puis entre deux sourires, la jeune femme regarde, amusée, ses camarades attablés. Un ban bourguignon retentit en hommage à l'Ukraine.