Immobilier. Hausse des prix et des taux d'intérêt... pourquoi ne peut-on plus acheter aussi grand à Dijon ?

Selon une étude de Meilleurtaux, les Français ne peuvent plus acheter des surfaces aussi grandes qu'avant la crise du Covid. Les villes moyennes, notamment Dijon, sont concernées par un effondrement du pouvoir d'achat immobilier. Alexandre Dardy, directeur de Meilleurtaux dans la cité des Ducs nous explique pourquoi.

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19 m2 en moins par rapport à 2019. La crise du Covid a fait chuter le pouvoir d'achat immobilier à Dijon (Côte-d'Or). Selon une étude de Meilleurtaux, publiée ce mardi 3 décembre et qui concerne les 20 plus grandes villes du pays, les Français ne sont plus en mesure d'acheter des biens aussi grands qu'avant.

Ainsi, dans la cité des Ducs, une personne peut s'acheter un logement de 67 m2 avec un crédit mensuel de 1 000 euros à un taux d'intérêt de 2,20 % sur vingt ans. C'est donc 19m2 de moins qu'en 2019. La ville a même perdu 16 m2 en un an !

Dijon se classe ainsi huitième du classement des communes de France où le pouvoir d'achat s'est le plus effondré depuis la crise sanitaire. Elle arrive derrière d'autres villes secondaires comme Angers (- 42 m2), Le Mans (- 41 m2) ou encore Saint-Etienne (- 36 m2). 

Alexandre Dardy, directeur de Meilleurtaux à Dijon commente l'évolution de la situation immobilière et nous présente les perspectives pour l'année 2023.

Quelle est la situation en ce qui concerne le pouvoir d'achat immobilier à Dijon ?

On a deux choses qui nous pénalisent. Une hausse des prix des biens depuis deux ans. Et une forte hausse des taux d’intérêts. C’est ce qui explique la baisse du pouvoir d’achat immobilier à Dijon. On est confronté à la hausse des mensualités. Avec une même mensualité, j’ai vu des clients emprunter 200 euros de moins et des gens qui doivent mettre plus pour emprunter la même chose qu’avant. C’est plus compliqué et les banques sont plus sélectives.

Ça se traduit par un prêt plus bas. Et comme les prix de vente n’ont pas encore baissé, on achète des surfaces plus petites.

Quelles sont les causes de ces évolutions ?

La hausse des taux est expliquée par le contexte économique. On a l’inflation, la guerre en Ukraine. Les banques avaient des taux négatifs jusqu’à fin 2021. On leur donnait de l’argent quand elle prêtait. Aujourd’hui les banques achètent l’argent à plus de 3 % sur 10 ans et prêtent à moins de 3 %. Elles perdent de l’argent sur le crédit immobilier, c’est clair. Les banques font vraiment ce qu’elles peuvent.

Pourquoi l'effondrement du pouvoir d'achat immobilier concerne principalement les villes moyennes comme Dijon ?

Depuis le confinement, il y a eu beaucoup de personnes qui se sont ruées vers les villes moyennes. Paris, Lyon, les grosses métropoles ont subi des pertes d’habitants, sont devenues moins attractives. Ils sont allés vers Angers, Le Mans, Dijon, où c’était moins cher.

Ce sont des personnes avec un pouvoir d’achat élevé. À Paris, on n’a pas le même pouvoir d’achat qu’à Dijon. Donc l’immobilier n’était pas cher pour eux. Ils pouvaient se permettre de s’offrir des belles choses. Et ça a fait grimper les prix de l’immobilier.

Quelles sont les projections pour l'année 2023 ? Peut-on s'attendre à une amélioration ?

On prévoit que cette situation dure au moins jusqu’au premier semestre 2023. Les taux vont continuer à augmenter, ensuite ça devrait stagner. Et une baisse devrait s’amorcer peut-être à la fin de l’année. On a quand même l’inflation. Et là, les banques sont bridées par le taux d’usure. Pour faire une marge normale, elles devraient mettre des taux à 5 %. Elles ne peuvent pas mettre des taux à 3 % pour prêter. Les établissements qui veulent prêter, vont prêter à perte, mais ce n’est pas une situation tenable pour eux.

L’inflation commence à se calmer. Ça va être une signe de reprise. Les gouvernements, la Banque centrale vont moins augmenter les taux directeurs donc ça va se calmer. Le pic de l’inflation est déjà passée même si elle reste élevée. Dans les quelques mois à venir, les banques n’auront plus besoin d’augmenter les taux. On va enfin amorcer une petite descente. Mais comme les banques ont beaucoup amorti la hausse, elle va être longue à mettre en place. Courant 2023, ce sera au plus tôt.

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