INTERVIEW. François Rebsamen : "On ne peut pas laisser des jeunes être tués comme ça sur la voie publique"

Fusillades, homicide à l'arme blanche...Depuis une douzaine de jours, les règlements de compte liés au trafic de drogue se multiplient dans l'agglomération dijonnaise. Alors que la tension grimpe, le déclenchement de l'opération "place nette XXL" vient à point nommé pour le maire de la ville de Dijon, François Rebsamen.

Cinq faits de violence dans des quartiers sensibles de l'agglomération dijonnaise en seulement douze jours... Tous liés au trafic de drogue. En tout, onze personnes ont été mises en examen suite à ces différents actes de violence. Le constat fait froid dans le dos. Ce dimanche 24 mars 2024, de nouveaux coups de feu ont été tirés à 21h dans le quartier de la Fontaine d'Ouche, au point de deal 33 avenue du lac. Un dernier règlement de comptes, juste avant le déclenchement de l'opération inédite "place nette XXL", lancée dans l'agglomération dijonnaise.

François Rebsamen, le maire de Dijon, répond aux questions.

Que pensez-vous de cette opération place nette XXL ?

François Rebsamen : "On ne peut pas laisser des jeunes être tués comme ça sur la voie publique, des personnes qui n'ont rien à voir être menacés. Il faut rétablir l'ordre et c'est le rôle de l'Etat. Ce n'est pas le rôle des élus de ville de participer à cette répression. Le but c'est de détruire les points de deal, c'est d'arrêter les dealers et de montrer la détermination de l'Etat via ses policiers, via sa justice à arrêter et à sanctionner ceux qui se livrent à cet abominable trafic.

Je ne sais pas la durée de cette opération mais elle sera longue m'a dit le préfet, jusqu'à ce qu'on aboutisse. Ça représente à peu près 1000 policiers et gendarmes par semaine mobilisés sur ce sujet. "

Est-ce qu'au vu des derniers événements à Dijon, la tâche s'annonce plus compliquée? 

F.R : "On me dit que c'est un gang de Marseillais qui essaye de prendre le contrôle... J'espère que tout cela va être démantelé le plus rapidement possible. Oui, c'est une tâche qui est très difficile, ça passe par plusieurs choses : la prévention, et ça, c'est le rôle des villes. Notamment la prévention spécialisée et c'est pour cela, que je me suis battu pour qu'il y ait des éducateurs de rue à nouveau. Et il y en a 22 sur la métropole.

Il y a aussi la dissuasion et ça, c'est la présence policière sur le terrain. Et puis il y a la répression. La répression c'est ce qui se passe en ce moment et ce que je souhaite, c'est l'arrestation. Encore derrière, c'est la sanction. C'est le rôle de la justice, en fonction des dossiers dont ils disposent, de mettre fin à l'action de ces délinquants."

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C'est une situation qui est inédite pour vous? 

F.R : "Ça se passe dans toutes les villes de France aujourd'hui. On peut quand même se dire qu'il y a autant de points de deal que de consommateurs de drogues. En France, on estime à plus de cinq millions les consommateurs déclarés, on imagine qu'il y en a beaucoup plus en réalité et on veut aussi culpabiliser ces consommateurs : il y a du sang séché sur les pétards." 

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