Le lactose est un sucre contenu dans le lait. Il est essentiel àu développement des jeunes enfants, moins après. Comment faire lorsqu’une intolérance au lactose est diagnostiquée ? Brigitte Virey, pédiatre, répond à nos questions.
Aujourd’hui, la qualité de l’alimentation nous préoccupe de plus en plus. De nombreuses personnes se découvrent des intolérances alimentaires et éliminent certains produits de leur régime quotidien. C’est le cas pour le gluten, mais aussi pour le lactose.
30 à 50 % des adultes sont intolérants au lactose alors que les nourrissons et les jeunes enfants le sont rarement.
Cela n’a rien à voir avec une allergie qui peut avoir des conséquences graves sur la santé. L’intolérance au lactose est plus un désagrément qu’il va falloir apprendre à juguler.
Elle survient suite à une consommation de lactose dépassant la capacité d’une personne à digérer ce sucre, ce qui provoque des inconforts intestinaux.
Et pour les enfants comment cela se passe ?
Brigitte Virey, pédiatre, est l’invitée de l’émission "Ensemble c'est mieux !" du mardi 22 janvier 2019.
►Le lactose c'est quoi ?
Le lactose est un glucide, le sucre principal contenu dans le lait. Le lait maternel humain contient 7,2 % de lactose et fournit 50 % des besoins énergétiques d’un nourrisson. Le lait de vache est constitué de moins de lactose (4,7 %) et ne fournit que 30 % de l’énergie d’un bébé.
Il est donc essentiel à croissance du nourrisson. Il y a très rarement des intolérances chez le trés jeune enfant, avant l’introduction d’une alimentation diversifiée.
►Pourquoi est-on intolérant au lactose ?
L’intolérance au lactose est due à un déficit de lactase. C’est une enzyme produite naturellement par l’intestin qui décompose le lactose et permet à l’intestin de l’absorber.
Il existe des cas d’intolérance congénitale dont peut souffrir le nouveau né, mais c'est extrêmement rare. Dans ce cas, il s’agit d’une véritable maladie.
La nature étant bien faite, la lactase est très présente chez les très jeunes enfants et se réduit au cours de la vie avec la diversification de l’alimentation. Une intolérance qui est variable d’une personne à l’autre.
►Comment repérer une intolérance au lactose ?
Les symptômes de l’intolérance au lactose occasionnent un inconfort digestif : crampes abdominales, gaz, diarrhées… Un état qui s’améliore rapidement dès que l’on enlève le lactose.
♦ La meilleure façon d’identifier cette intolérance est un régime d’exclusion temporaire : on élimine le lactose pendant un temps, puis il est réintroduit progressivement jusqu’à la réapparition de symptômes.
Tous les individus n’ont pas le même seuil de tolérance et chacun doit s’adapter. Certains adultes consommeront du lactose sans soucis quand d’autres ne le peuvent pas. Chacun doit trouver sa zone de confort.
C’est souvent familial, il y a des familles où on ne consomme pas de lait et c’est souvent lié à une intolérance. Brigitte Virey
♦ Il existe une autre manière d’établir le diagnostic, en effectuant chez le médecin un test respiratoire à l’hydrogène.
Il existe aussi des intolérances temporaires au lactose. Après une gastroentérite, l’enfant peut pendant un temps ne plus digérer le lactose. Mais, trés rapidement, les choses vont se rétablir.
►Comment vivre avec une intolérance au lactose ?
Lorsque l’intolérance est avérée, il faut trouver le moyen d’apporter à l’organisme la dose de calcium qui lui est nécessaire et c’est particulièrement important pour les enfants.
Il faudra donc privilégier les produits laitiers qui ne contiennent pas de lactose, comme le camembert. Il existe aussi dans le commerce de nombreux produits à base de lait sans lactose.
Tout cela a un coût, et tous ces substituts ne sont pas pris en charge par la Sécurité sociale.
Pour les enfants scolarisés, il existe un dispositif qui permet de les accueillir à la cantine : le PAI (protocole d’accueil individualisé). Deux possibilités : les enfants apportent leurs aliments sans lactose ou alors ils ne mangent pas de produits laitiers.
Dans tous les cas, il est recommandé de consulter son médecin qui, si besoin, pourra prescrire la meilleure façon de ne pas manquer de calcium.
L’intolérance au lactose n’est pas plus fréquente aujourd’hui, c’est juste qu’on en parle plus. Brigitte Virey, pédiatre