La consommation de fromage dès le plus jeune âge conduit notamment à une réduction du risque d'eczéma, d'allergies alimentaires et d'asthme.
C'est la première fois qu'un lien entre la consommation de fromage et la probabilité de développer des allergies alimentaires est établi. Une étude menée par le CHU de Besançon et l'Inra met en évidence "l’intérêt d’une alimentation riche en fromage dès le plus jeune âge" pour se protéger des maladies allergiques et de l'asthme.
Ce travail a été mené par le Professeur Dalphin, chef du service de pneumologie au CHU de Besançon, qui observe un groupe de 931 enfants vivant en milieu rural dans cinq pays européens : l'Allemagne, la Suisse, l'Autriche, la France et la Finlande.
Parmi ses observations, l'analyse de la consommation de fromage à l’âge de 18 mois en termes de fréquence et de diversité. Six types de fromage étaient consommés : fromage pressé, semi-pressé, à pâte molle, bleu, frais, de la ferme.
80 millions de personnes allergiques en Europe
Résultat : "toute consommation de fromage entre 12 et 18 mois était associée à une réduction significative du risque d'eczéma à 6 ans et d'allergie alimentaire mais aussi à un risque diminué de rhinite allergique, d'asthme et de sensibilisation aux allergènes tant alimentaires qu’inhalés", indique l'étude.
Des analyses complémentaires chez les consommateurs de fromage pourraient aider à comprendre les mécanismes en jeux. L’objectif, à terme, est de mettre en place des stratégies préventives de l'asthme et des maladies allergiques.
L'enjeu est de taille, car l’Europe compte 80 millions de personnes allergiques, dont 30 millions d'asthmatiques. Un chiffre en augmentation significative dans les pays industrialisés au cours des 40 dernières années. Il est dû, notamment, à l'accroissement du niveau d'hygiène et à la diminution des contacts microbiens dans la petite enfance. Et le fromage est justement un aliment riche en diversité microbienne.