En football, Dijon reste sur une belle performance après sa victoire face à Bourg-en-Bresse (3-0). Le club est solide 2ème du classement de Ligue 2, mais c'est un autre gros test qui arrive dès demain dans le Nord... Les Dijonnais défieront l'équipe de Lens, actuellement sur une belle dynamique.
Pendant longtemps, Julio Tavares n'imaginait nullement devenir pro : Evoluant dans un club de village de l'Ain, comment pouvait-il s'imaginer devenir l'un des meilleurs buteurs de L2 et un membre de base de l'équipe du Cap Vert, son pays d'origine ? "C'est vrai que ce n'était pas une obsession", reconnaît le joueur, aujourd'hui âgé de 27 ans (8 buts cette saison en L2).
Arrivé en France à l'âge de six ans avec sa famille, Tavares évolue à ses débuts avec la modeste formation (PH/DH) de Montréal-la-Cluse (3.400 habitants). Il vit alors de petits boulots, type maçonnerie, qu'il effectue avec son frère, et se voit bien achever là sa carrière footballistique. "Je me souviens que quand il jouait à Montréal-la-Cluse et que nous voulions le faire venir, il avait demandé à rester une saison de plus dans son club amateur qui venait de monter d'une division.
Et quand Dijon est venu le solliciter, il a presque fallu le mettre dehors pour qu'il aille jouer en professionnel", explique Gilles Garnier, le président de Bourg-en-Bresse. A l'époque, Bourg évolue en CFA, l'équivalent de la quatrième division. C'est là que le jeune Cap-Verdien attire l'attention de Dijon, habitué à recruter dans les divisions inférieures.
"Nous avions décelé son potentiel, en sachant qu'il y aurait pas mal de travail à effectuer, car Julio n'a pas eu un parcours classique. Il n'est pas passé par un centre de formation, mais vient du monde amateur. Il était évident qu'il lui faudrait du temps pour s'adapter au niveau professionnel. Mais comme il est à l'écoute, cela est venu assez vite. Et c'est quelqu'un de facile à gérer dans un groupe", souligne Olivier Dall'Oglio, l'entraîneur dijonnais.
Tavares est un parfait inconnu lorsqu'il est recruté à l'été 2012, alors que le club bourguignon venait d'être relégué en Ligue 2. Mais
quelques mois et plusieurs buts le sortiront très vite de l'anonymat. "Tout s'est assez vite enchaîné pour moi: j'ai marqué et je suis devenu international cap verdien. Comme je suis d'une nature assez tranquille, j'ai bien géré cela. J'ai travaillé techniquement, tactiquement, physiquement, car j'avais des lacunes", souligne l'international.
Auteur de 10 buts lors de la saison 2012-2013, de 7 la suivante et à nouveau de 10 en 2014-2015, l'attaquant dijonnais se sait capable d'améliorer ses statistiques. "J'ai inscrit 8 buts cette saison, et je pense que je peux me fixer un objectif de 15 buts. Je travaille pour cela. Et quand je ne marque pas, alors je m'efforce de faire marquer les autres", assure-t-il.
Cette saison, Tavares avait mis un terme à un mutisme de plus de deux mois en inscrivant un triplé éclair (trois buts en six minutes) face à Clermont Foot (4-1, le 20 novembre). "Il doit améliorer son travail dans le but, car il n'est pas un finisseur-né. Il est parfois trop altruiste. Mais c'est un joueur qui travaille beaucoup pour le collectif, qui est généreux. Julio a besoin de se dépenser sur le terrain. Il ne sait pas jouer à l'économie", glisse Dall'Oglio.
Il se dit admiratif devant le flegme de son attaquant, "qui prend beaucoup de coups sans jamais s'énerver." L'année dernière à la même époque, Tavares, parti disputer la CAN 2015 avec les Requins Bleus - l'équipe qui monte en Afrique - avait beaucoup manqué au DFCO, qui avait perdu ses quatre rencontres de championnat en Ligue 2 au mois de janvier.
"Je pense que cette saison, notre effectif est plus fort. On va essayer de ne pas refaire les mêmes erreurs que l'an passé pour monter en Ligue 1, l'objectif prioritaire du club", résume l'attaquant, qui retrouvera probablement sa sélection nationale en mars, à l'occasion de la double confrontation face au Maroc en qualifications pour la CAN 2017.
"Devenir international m'a fait du bien. On voit autre chose, on voyage partout en Afrique". Jusqu'où ira-t-il ?
Voir le reportage de Théo Souman et Jean-Louis Saintain à l'entraînement avant l'affiche Lens/DFCO ce samedi