Alors que le DFCO vient de descendre en National 1, quel avenir pour le stade Gaston Gérard ? Avec la relégation, l'affluence devrait baisser la saison prochaine. François Rebsamen, le maire de Dijon, a déjà annoncé que le loyer allait être réduit.
Le 16 septembre 2017, la nouvelle tribune latérale Est du stade Gaston Gérard est inaugurée à l'occasion d'un match du DFCO face à l'AS Monaco. 19 000 personnes se sont amassées dans les gradins. Le club est alors en Ligue 1, et personne n'imagine que près de six ans plus tard, il sera en National 1.
Pourtant, le DFCO jouera bien en troisième division à partir de septembre prochain, après une première relégation en 2021 et une 18ème place en Ligue 2 cette saison. S'il gardera le statut professionnel pendant le prochain exercice, le club sera moins exposé.
Car si tous les matches de Ligue 2 sont diffusés par Amazon Prime et L'Equipe, en N1, un seul match est télévisé, celui du lundi soir à 20h45, par Canal + Sports. Une médiatisation moindre à prévoir donc la saison prochaine, et également une affluence à la baisse potentiellement.
2 200 spectateurs en moyenne dans les stades de National, 8 000 en Ligue 2
Car en troisième division, le nombre de spectateurs moyen s'élève à 2 240 personnes dans les stades, contre 8 027 en Ligue 2. Quid donc de l'avenir de Gaston Gérard avec un DFCO en National ? Olivier Delcourt, président du club se veut optimiste. "Alors ce n'est pas la même ville, mais à l’époque, quand le Racing Club de Strasbourg est descendu, ils ont battu des records d'affluence".
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"On a vu lors du dernier match à domicile qu'il y a un public potentiellement pour le football. C'est une ville qui commence à s'habituer au football. Elle vient de loin, parce que ce n'est pas une ville comme Lens, Nancy, Saint-Etienne ou Bordeaux", estime de son côté François Rebsamen.
Pour la rencontre face au Paris FC le 26 mai dernier, 14 210 spectateurs se sont déplacés à Gaston Gérard, presque deux fois plus que l'affluence moyenne sur la saison (7 540 spectateurs).
Des recettes moindres, donc un loyer revu à la baisse
Si le maire de Dijon croit en la présence des supporters à Gaston Gérard la saison prochaine pour suivre le DFCO, il s'attend tout de même à une baisse d'affluence. Déjà, entre 2019-2020 et 2021-2022, les recettes de la billetterie ont chuté, passant d'1,8 millions d'euros à 677 000 euros. Les chiffres devraient donc également baisser en National. En conséquence, le loyer demandé par la Ville au club sera moindre.
"Le loyer est adapté au nombre de spectateurs, donc il baissera forcément. C'est pour ça que je disais à un moment 'ça coûte beaucoup moins cher à la Ville d'être en Ligue 1'. On ne voulait pas me croire...". Difficile de trouver la somme exacte que débourse le DFCO pour fouler la pelouse de Gaston Gérard. Mais en 2019, alors que le club évoluait en Ligue 1, il payait 750 000 euros de location.
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Selon une convention signée le 26 mars 2015, le club verse 390 000 euros de coûts fixes, auxquels il ajoute une somme égale à 5 % de son chiffre d'affaires.
À titre indicatif, selon la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG), la structure qui analyse les comptes des clubs professionnels en France, en 2021-2022, le DFCO avait perdu de l'argent, 685 000 euros exactement. Il était déficitaire pour la première fois depuis 2009-2010.
Les féminines du DFCO y évolueront la saison prochaine
Propriétaire du stade, la Ville de Dijon a déjà annoncé vouloir soutenir le DFCO. "La ville ne laissera pas tomber", lance François Rebsamen. D'autant plus que la métropole de Dijon et la Région ont investi près de 19,8 millions d'euros dans la modernisation de Gaston Gérard, avec une tribune Est toute neuve inaugurée en septembre 2017.
Pour rappel, un vaste projet architectural avait été entamé en 2007, avec la construction des tribunes Nord et Sud pour 18 millions d'euros. Elles avaient été livrées en 2009 et 2010. L'ensemble des travaux avait porté la capacité du stade à 20 000 places. Seule la tribune Ouest n'a donc pas été restaurée ces dernières années.
"On a investi beaucoup. Je ne regrette pas de ne pas avoir encore fait la dernière tribune. Le stade est bien comme ça, il est adapté pour le moment au National".
François Rebsamen, maire de Dijon
Pas de nouveaux travaux donc, mais une nouvelle équipe y jouera la saison prochaine : les féminines du DFCO. L'équipe s'est maintenue à la dernière journée en première division. Et après quelques rencontres à Gaston Gérard cette année, notamment face à Lyon et Paris, les joueuses y évolueront plus régulièrement en 2023-2024.
"L'idée, c'est de permettre aux filles d'être dans de meilleures conditions, de valoriser le football féminin, dans la professionnalisation. Et d'offrir un meilleur spectacle aux spectateurs et aux téléspectateurs. La captation audiovisuelle est importante, notamment pour les droits TV", glissait auprès de nos confrères de France Bleu Bourgogne le directeur sportif de la section féminine, Sylvain Carric.
Un choix également poussé par une obligation réglementaire. "Il faut jouer sur herbe maintenant en première division féminine. On a fait un terrain homologué sur synthétique (au centre d'entraînement de Saint-Apollinaire. ndlr) avec un éclairage spécifique, mais les choses changent. On s'adapte", détaille Olivier Delcourt. "On n'ouvrira pas la totalité du stade", ajoute le président du DFCO.
Une chose est sûre, football masculin comme football féminin, il faudra de grandes performances et de l'enjeu sportif pour attirer les spectateurs à Gaston Gérard. Un chemin qui passe d'abord par la restructuration du club. Et un élément qui pourrait peser dans la vente de l'institution qui se profile.