Le président du DFCO Olivier Delcourt a donné une conférence de presse à Dijon ce mardi 6 juin, quatre jours après la chute du club en National, relégué au terme de la saison de Ligue 2.
Quel avenir pour le DFCO ? Le week-end dernier, le club de Dijon a vécu sa plus grande désillusion depuis près de 20 ans : la chute en National (troisième division) après l'ultime défaite de la saison (1-0 au Havre). La dernière fois que les Rouges ont joué en troisième division, c'était il y a 19 saisons, en 2004, alors que le club était encore en train de gravir les échelons depuis sa création en 1998.
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Ce mardi 6 juin, le président du DFCO Olivier Delcourt a donc tenu une conférence de presse pour évoquer le futur du club. Voici ce qu'il faut retenir.
Aujourd'hui, le club doit "relever la tête"
Olivier Delcourt : "La pièce est tombée du mauvais côté. Je remercie Pascal Dupraz et son équipe. On n'a pas réussi, mais on a tout tenté jusqu'au bout. Les gens aiment bien les critiques. L'histoire ne saura jamais si c'était trop tôt, trop tard... On s'était mis d'accord avec Pascal pour son arrivée à 9 matchs de la fin. Pascal a pris quand même 16 points en 9 matchs. Si on proratise à la saison, on serait presque à jouer la montée.
Ce qui compte, c'est de relever la tête, se souder avec tout le monde, les forces vives, les supporters auxquels je pense beaucoup. Je sais que beaucoup de monde est attaché au club."
L'avenir de l'entraîneur Pascal Dupraz
Olivier Delcourt : "Il est parti le lendemain du match, il avait un mariage, et je ne l'ai pas vu depuis. On a eu le temps d'échanger au stade, mais on doit se rappeler. De toutes façons, il était en contrat jusqu'à la fin de saison."
La réserve déposée par le DFCO à la suite de l'envahissement de terrain
O.D : "Elle sera examinée demain par la commission des stades, le 7 juin. Ce qu'il s'est passé, ce n'est pas une personne, c'est 1000 personnes qui ont envahi le terrain. Il n'y a pas eu de blessé, mais c'était un peu la panique et j'ai décidé avec l'arbitre de ne pas reprendre le match. Surtout qu'avant, il y avait déjà une, deux voire trois personnes qui étaient rentrées sur l'aire de jeu. Et quand on a su ce qu'il s'était passé à Bordeaux, il n'était pas question qu'on reprenne le match.
Aujourd'hui, je n'espère rien du tout. On va voir la décision de la commission et en fonction de ce qu'elle décide, on donnera suite ou pas."
Les conséquences du choix d'Omar Daf en début de saison : "ça s'est vite enrayé"
O.D : "On ne se prépare pas à une descente en National. Je n'aurais jamais pu l'imaginer. Après, il faut toujours intégrer le risque, mais honnêtement, jamais, jamais je n'y aurais pensé. L'an dernier, on avait le 2e budget de Ligue 2, cette année le 3e ou 4e... On avait tout pour réussir, malheureusement ça ne l'a pas fait.
Avec Omar Daf, que nous avons choisi, tout le monde était confiant. Malheureusement, ça s'est vite enrayé. Je pense qu'on s'est laissé endormir. Régulièrement, je parlais avec Omar qui me disait : "Ne vous inquiétez pas président, on va se maintenir." Ca a toujours été ma philosophie de faire confiance, mais c'est aussi parfois mon erreur.
Est-ce que je regrette d'avoir changé d'entraîneur si tard ? On ne saura jamais. Ma vie n'est pas faite de regrets."
Comment expliquer les deux descentes en trois ans du DFCO ?
O.D : "Pour moi, c'est une succession de choses. Quand on est descendus de Ligue 1 en Ligue 2, en décembre, on savait tous que ce serait très compliqué. Beaucoup de joueurs n'étaient pas dans la mentalité, dans l'esprit du club. Ca n'a pas été le cas cette saison et la saison précédente, avec beaucoup de joueurs mobilisés, qui se sont battus jusqu'au bout. Après, ça a été une succession de mauvais choix, et surtout une succession des choix de la dernière saison en Ligue 1 avec des joueurs qu'on avait fait signer jusqu'à maintenant, et c'est clair que ce n'était pas la meilleure des choses."
Les conséquences financières pour le DFCO : à la recherche d'un nouvel investisseur
O.D : "Il faut restructurer le club. Je l'avais annoncé en février. J'ai ouvert la porte pour des investisseurs ou des repreneurs éventuels pour pouvoir donner une dynamique. Aujourd'hui, le modèle économique du DFCO, avec un président chef d'entreprise comme moi avec des moyens limités, doit faire face au foot d'aujourd'hui qui demande des moyens financiers beaucoup plus importants pour atteindre les objectifs.
Ça n'a plus rien à voir avec le moment où je suis arrivé il y a 11 ans. Ce n'était pas du tout les mêmes budgets. Il y a eu des investissements importants. Il y avait Médiapro, qui devait nous faire toucher 30 millions d'euros de droits télé en Ligue 1. Finalement, on a touché 17 millions et on a fini en positif d'1 million. Tout cela m'avait convaincu de lancer le centre d'entraînement pour les pros et le centre de formation également. Avec Médiapro et les droits télé, le remboursement de la structure devait passer aisément.
Maintenant, mon devoir est de faire ce qu'il faut pour assurer la pérennité du club. Aujourd'hui, il y a tout ce qu'il faut au club pour évoluer au plus haut niveau. Donc oui, il faut mettre de l'argent, ça c'est sûr. Mais l'argent, ce n'est pas le moteur et je n'ai jamais demandé des sommes folles pour vendre le club, comme j'ai pu le lire. Le moteur, c'est le projet. Ce n'est pas de transmettre le club à des gens qui vont mettre de l'argent pour qu'il n'y ait plus rien dans 6 mois ou 1 an."
Quels potentiels repreneurs ?
Olivier Delcourt : "Je n'évoquerai pas de montant, c'est très confidentiel. Il y a des discussions qui sont bien avancées, avec plusieurs candidats, français mais plutôt des capitaux étrangers. Mais s'il n'y a pas de repreneurs à la rentrée, je serai toujours président la saison prochaine.
On est aussi en discussion avec le maire de Dijon (François Rebsamen), parce qu'il n'est pas question de prendre les décisions sans lui."
Le club laissera partir ses joueurs... mais pas sans contrepartie
O.D : "Je dois rencontrer quelques joueurs dans les prochains jours. Les joueurs en prêt sont repartis dans leur club. Ceux qui sont en fin de contrat, je vais les voir pour discuter avec eux.
Ceux qui sont encore sous contrat, s'ils ont envie de partir parce qu'ils ne se voient pas jouer en National, je n'ai pas de problème avec cela. Maintenant, ils ont aussi contribué à cet échec. Donc, s'ils veulent partir, il faut que le club s'y retrouve.
Quand un club ne veut plus d'un joueur ou d'un entraîneur, il doit lui payer ses émoluments jusqu'à la fin de son contrat. Donc qu'un club laisse partir un joueur avant le terme de son contrat sans rien demander, il n'en est pas question."
Le club veut utiliser ses avantages
O.D : "Déjà, ce qui ne perd pas de valeur, ce sont les infrastructures du club. Ca représente 25 millions d'euros. Aujourd'hui, vous voudriez refaire un bâtiment comme les nôtres, vous paieriez 30 millions d'euros. C'est l'avantage par rapport à d'autres clubs qui n'auraient rien : nous, il y a tout. Pour moi, c'est cela notre force, et le savoir-faire de nos salariés.
On a aussi un centre de formation qui tourne bien et l'objectif, c'est aussi de s'appuyer dessus pour avoir une équipe issue de notre centre."
Le président "n'abandonnera pas le navire"
Olivier Delcourt : "Il n'y a pas d'urgence à vendre le club. Je n'abandonnerai sûrement pas le navire, mais ça fait 11 ans que je suis président et 11 ans de présidence, ça use son homme. J'éprouve le besoin de transmettre et je veux que, s'il y a un repreneur, il puisse travailler librement sur le choix de l'entraîneur et de l'équipe. Après, il faut aussi prévoir les choses donc on travaille beaucoup sur la saison prochaine. On ne va pas se retrouver à débuter le championnat avec rien du tout."
L'équipe féminine sera préservée
O.D : "Les féminines du DFCO ont eu une saison compliquée mais elles ont réussi à se maintenir. J'aimerais vraiment qu'on arrive à trouver des sponsors supplémentaires, parce qu'elles le méritent vraiment. C'est une belle vitrine pour le club et pour la ville. En tout cas, les filles ne paieront pas du tout le prix de la redescente en National."
Le DFCO espère une aide financière
O.D : "Il existe des aides à la descente. Nous, on joue pas mal de malchance. Quand on est descendus en Ligue 2, à part les aides financières réglementaires, on n'a pas eu de complément contrairement à d'autres clubs qui ont touché des montants importants. J'ai donc écrit à Vincent Labrune il y a quelques semaines, et j'attends une réponse à ce courrier."